About Me
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"Wazox" (version studio)
.. (joué live le 21 juin 2009 à Lille à la terrasse de l'Oxford Café) --- Se décrire soi-même est toujours un peu difficile et décrire son parcours de musicien quand on estime à peine en être un est un exercice encore plus complexe. Mais tout autant qu'on dit : "il n'y a pas d'amour mais que des preuves d'amour", je pourrais avoir l'audace de dire : "je ne suis pas un musicien mais il existe néanmoins des compositions musicales de moi". Après tout, le paradoxe ne serait pas si grand. Car à quel instant devient-on musicien, dès qu'on commence la pratique d'un instrument ou dès lors qu'on le maîtrise ? Seulement, maîtrise-t-on quoi que ce soit ici-bas ?
Du plus loin que je puisse me rappeler, j'ai toujours été sensible à la musique, à la douceur des mélodies ou à l'habileté des arrangements.
Toutefois, mon premier vrai choc musical fut quand une maîtresse d'école passa lors d'un cours le "Requiem" de Mozart. J'avais 8 ans. Puis, presque à la même époque, j'ai entendu à la radio la chanson de Frida Boccara "100 000 chansons", magnifiquement habillée de violons par Michel Magne. Même encore maintenant je ne peux pas écouter cette chanson sans verser une petite larme.
Je dois à mon grand-frère Robert mes premiers contacts avec le rock. Je dois avouer qu'au début des années 70, il a eu un goût très sûr dans ce domaine, et en plus un goût très éclectique. Grâce à lui, en quelques années, j'ai pu m'initier aux Beatles, aux Rolling Stones, aux Doors, à Led Zeppelin, à Jimi Hendrix, à Lou Reed, à Pink Floyd, à Carlos Santana, à Neil Young et à bien d'autres encore. Mais, en explorant sa discothèque, les deux découvertes les plus marquantes que je fis furent, d'abord, le premier album d'Emerson, Lake and Palmer, celui où il y a "Lucky man" et son fameux solo de Moog, puis, l'album "Who's next" des Who, avec ses célébrissimes "Baba O'Riley" et "Won't get fooled again", où l'utilisation du traitement d'un orgue au travers d'un synthétiseur est aussi géniale que fantastique.
Cela fut-il suffisant pour m'orienter vers la musique électronique ? Non, mais dès mes 11 ans de cette époque, il est certain que mon oreille s'est mise à faire particulièrement attention aux sons provenant des synthétiseurs. D'autant qu'un troisième album découvert chez mon grand-frère vint rapidement ajouter l'étrangeté sublime de sa production à ce précédent duo de fabuleux 33 tours. Il s'agit du premier album de Roxy Music. Bien sûr, du haut de mes 13 ans en ce temps, je ne savais pas que ce qui me fascinait dans ce disque était l'emploi très intelligemment combiné du VCS3 et du mellotron. Mais même sans pouvoir les nommer, ni même les connaître, ces deux instruments me marquèrent profondément.
Parallèlement, et dans un autre genre, était sorti "Pop-Corn". Le rappel de cette musique apparue, je m'en souviens fort bien, pendant l'été 1972 sur les ondes radio peut faire éventuellement faire sourire. Néanmoins, elle inaugura la première vraie prise de contact du grand public avec les synthétiseurs et participa tout autant à la formation de mon goût pour la musique électronique.
Toutefois, jusque là , il n'est pas encore question de "musique électronique" à proprement parler, mais juste d'utilisation de synthétiseurs dans le cadre du rock ou de la pop. Cette rencontre avec la vraie "musique électronique" ne se fit qu'en 1974, par la découverte de l'album "Phaedra" de Tangerine Dream. (On m'objectera peut-être, à propos de "vraie musique électronique", que, de par ses origines, ce groupe est à classer dans la catégorie rock, et même plus exactement dans le "krautrock", je n'en ai cure, encore que la question puisse légitimement se poser. Quand un groupe manie autant et à ce point de dextérité le Moog III-P, le Synthi A et le mellotron, on a le droit, sinon le devoir, de le classer, et avec noblesse, dans le genre "vraie musique électronique".)J'ai tout de suite adoré "Phaedra" et je n'ai pas cessé, durant plusieurs semaines, de le passer chaque soir avant de m'endormir. Pourtant, cela n'a en rien déterminé mon goût pour les synthétiseurs. Le "gros Moog" de Franke était certes fascinant à entendre, mais si abstrait. Même le fait que j'avais au dessus de mon lit un poster avec Keith Emerson maniant son énorme synthé n'y faisait rien. Je trouvais juste la photo très belle, avec cette étrange machine clignotant de partout, défiant presque le petit humain qui essayait de la manipuler.
Ce ne fut que vers la fin de l'année 1974 qu'en à peine 10 secondes je mis à aimer si puissamment les synthés que je me promis d'avoir un et même plusieurs et d'en jouer passionnément jusqu'à la fin de ma vie. Cela se produisit un soir lors d'une émission de Georges Lang, "Les Nocturnes", qui passait chaque nuit sur RTL. J'étais un fan absolu de l'émission et pour rien au monde je n'aurais raté ma ration quotidienne de Rock et de Blues. Mais ce soir-là , ce fut spécial, très spécial. Georges Lang ne passa pas en début d'émission le nouveau disque d'un groupe de rock anglais ou le nouvel album d'une gloire du blues. Non, il passa en avant-première le nouvel opus d'un obscur groupe allemand au nom imprononçable : Kraftwerk. Le disque en question s'appelait "Autobahn", contenant le long morceau du même nom. Vu la durée de ce titre, un peu moins de 23 minutes, Georges Lang ne put en passer que le début, les 8 à 10 premières minutes environ. Mais dès les premières secondes du morceau, juste après l'intro au vocoder, je fus comme envoûté par la beauté de cette musique, par l'utilisation magique des synthés et par l'intelligence stupéfiante de la composition. C'était désormais gravé en moi. Avant même d'avoir bien saisi le nom du groupe et le titre de cette musique, je me jurais que très bientôt je jouerai moi aussi du synthé, même si je n'avais encore aucune idée précise sur le mode de fonctionnement d'un tel engin.
Dès lors, j'ai économisé franc après franc mon argent de poche dans l'espoir d'avoir rapidement assez pour me payer un synthé. Mais ceux-ci valaient très chers. Dans les 10 000 francs pour un Minimoog et sensiblement pareil pour un ARP Odyssey. Dix ans d'économie d'argent de poche n'y aurait pas suffi. J'étais désespéré...
Heureusement, en juillet 1977, une pub orna une des pages du magazine Rock & Folk. La marque Kawaï s'apprêtait à sortir un petit synthé pas cher, le Kawaï 100-F. Juste dans les 2800 francs ! C'était encore beaucoup pour moi mais, à désormais 16 ans, et en faisant des petits boulots tout le reste de l'été, mon rêve devenait enfin réalisable ! Alors j'ai travaillé comme un acharné pendant l'été 77 tout en détaillant tous les jours du regard la pub du synthé que j'allais acheter.
A vrai dire, je n'y comprenais rien. La pub disait "VCO multiforme d'ondes". Qu'est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ? Et c'était quoi ce "VCF à taux de résonance variable" ? Cela me faisait un peu peur. Et si j'allais mettre 3 ans d'économie dans un synthé dont je ne saurais même pas me servir ?Tant pis, après avoir trouvé en octobre 77 un magasin du quartier Montparnasse qui faisait le Kawaï 100-F à 20% moins cher, j'ai cassé ma tirelire le coeur battant et j'ai ramené l'engin dans ma chambre. Quand j'ai lu le manuel d'utilisation, ce fut encore pire que je ne le pensais. Ça parlait d' "enveloppe ADSR", de "fréquence de coupure du filtre" et de "modification du spectre des harmoniques". Houlala ! C'était encore plus incompréhensible que dans mes plus noirs cauchemars. Jamais je ne saurai me servir d'un synthé. C'était trop compliqué !
Et puis je m'y suis mis. Sérieusement. Soir après soir. Et peu à peu j'ai compris comment fonctionnait mon synthé. Finalement, c'était plutôt simple ! Et du même coup j'ai commencé à comprendre aussi comment faisaient les membres de Tangerine Dream et de Kraftwerk pour créer leurs sons. La seule différence était qu'ils travaillaient sur des machines nettement plus élaborées que mon petit synthé. Néanmoins, de mon Kawaï 100-F avec un seul VCO au Moog III-P en passant par l'ARP Odyssey, le principe de construction des sons restait à peu près le même. Et cet unique fait, malgré la modestie de mon matériel, me donnait déjà l'impression d'appartenir à la grande famille des synthésistes.
Ce qui changeait aussi, c'était l'écoute de mes disques bourrés de séquences alambiquées et de LFO virevoltants. Je n'ai plus jamais écouté "Pheadra" ou "Autobahn" de la même manière. Et certains films ont même pris un goût étrange. Par exemple "Phamtom of the Paradise", où on voit le The Original New Timbral Orchestra (le T.O.N.T.O est un sorte de studio construit autour d'un super-modulaire Moog/ARP/Oberheim/Serge), et "Rencontres du 3ème type", dans lequel on peut admirer un impressionnant ARP 2500 avec tous ses modules au grand complet.Evidemment, fier comme un coq, je n'ai pas tardé à faire savoir à mes copains que j'avais en ma possession un instrument de musique plutôt hors du commun (Là , je ne fanfaronne pas. En 1977, les synthétiseurs étaient des instruments encore vraiment rares, même chez les pros de la musique. Alors chez les amateurs...). Et, comme suite logique, je fus invité à jouer avec pas mal de petits groupes, avec parfois des concerts à la clé. Ce fut une période très chouette de ma vie.
Un an plus tard, j'ai vendu mon Kawaï 100-F pour pouvoir m'acheter un Korg MS-20. C'était fantastique ! J'avais enfin un synthé avec deux VCO ! Sans compter qu'il était aussi semi-modulaire et qu'on pouvait faire des patchs avec plein de cordons, un peu comme Schulze sur son gros Moog ! Mais le plus drôle avec le MS-20, c'était qu'on pouvait en relier plusieurs ensemble pour faire des sons très bizarres ou très complexes (vu que l'addition de 2 MS-20 donnent déjà 4 VCO, 2 filtres passe-bas, 2 filtres passe-haut, 2 LFO, 2 ring modulators et 2 sample-and-hold !).
Puis, j'ai acheté un Siel Orchestra, afin de pouvoir plaquer mes premiers accords, une TB-303, qui fut en quelque sorte mon premier séquenceur, et une TR-606, qui fut en quelque sorte aussi ma première boîte à rythmes. A noter que quand j'ai acheté ma TB-303, c'était juste une machine pas trop chère et assez sympa. Ce n'est que plus tard que la TB-303 est devenu rare, chère et légendaire.Parallèlement, puisque j'étais étudiant et que j'avais du temps, j'ai écrit des articles pour une revue qui n'existe malheureusement plus aujourd'hui, "Watts Magazine". Encore que je réalisais aussi des interviews et rédigeais parfois des articles de fond, ma spécialité consistait à remplir des pages à propos des nouveaux synthés de l'époque. Un boulot plutôt cool. Car c'est ainsi que j'ai pu avoir pendant plusieurs semaines dans ma chambre des merveilles comme l'OB-Xa ou le Moog Source. Mieux, du fait de ma qualité de "journaliste" (en fait, je n'étais qu'un très modeste pigiste), je fus invité pas mal de fois à des "présentations privées" de nouveaux synthés du genre très haut de gamme. Très sympa d'essayer à sa guise des machines hors de prix, de déguster en même temps des tas de petits fours et de repartir avec des documentations ultra-rares sous le bras ! Le sommet fut atteint avec la présentation dans un très grand restaurant parisien du Synclavier II en compagnie de tout le gratin des synthésistes français. D'un autre côté, j'en ai également profité pour discuter très sérieusement avec des ingénieurs du son de célèbres studios d'enregistrement (dont certains possédaient dans ces années-là de gros modulaires Moog ou Roland), avec tous un tas de claviéristes de renom et même avec des compositeurs officiant à l'Ircam.
Evidemment, comme beaucoup de synthésistes amateurs, j'allais traîner tous les samedis à Musicland. A la base, c'était un magasin d'instruments de musique spécialisé dans les synthés. Et il y avait largement de quoi s'offrir, du Synton "Syrinx" au PPG Wave 2, en passant par les obligatoires Prophet 5, Polymoog et DX-7, sans oublier le Kobol de RSF ou le Roland System-100m. Mais en réalité, c'était le repère de tous les fous de musique électronique habitant dans la région parisienne. Au bout d'un moment, même si on achetait rien, Francis Mandin, le directeur de ce lieu mythique, devenait un pote, une sorte de "grand-frère". Il savait fort bien que la plupart des passionnés de synthèse sonore étaient plutôt désargentés. Mais le must étaient les boeufs qui s'organisaient spontanément dans les sous-sols du magasin. Là , sur des synthés de rêve, j'ai pu jouer avec rien de moins que Jean-Philippe Rykiel et Frédérick Rousseau. C'était vraiment une super-époque.
Dans le même temps, j'achetais fiévreusement des magazines comme le Keyboards américain et l'EMM anglais, et dans leurs pages je me gavais de descriptions de machines inaccessibles ou ésotériques, tels le Fairlight ou les modulaires Buchla. J'y découvrais aussi des pubs pour des synthés encore plus énigmatiques, comme le Kinetic Sound Prism, le McLeyvier, le Synthia, le Coupland ou l'ADS 200 de Con Brio (qui servit à créer les effets sonores du premier "Star Trek").
J'écumais également les magasins de disques d'occasion à la recherche de tous les albums où étaient utilisée la machinerie habituelle des synthésistes. La mention d'un Moog 15 ou d'un ARP 2600 était déjà reçue comme une obligation d'achat, surtout si ces synthés étaient associés à un séquenceur. Et si je pouvais lire "Moog 55", ou "Moog III-P" ou "Moog III-C", je ne prenais même plus la peine de lire quoi que ce soit d'autre et achetais tout de suite le disque. A 10 ou 15 francs l'unité, je pouvais me le permettre, même si l'album se révèlait décevant par la suite.
Mais il m'est souvent arrivé de tomber ainsi sur de véritables trésors. Je pense par exemple à l'album "Automat" entièrement réalisé avec un Audio Systems Electronics MCS-70, sorte de Minimoog à mémoires super-vitaminé, mais dont la production est restée bloquée à un seul et unique exemplaire. Je pense aussi à l'album d'Axxess "Novels for the Moons", du compositeur français résidant en Suisse Patrick Mimran, et entièrement réalisé avec le Bart, un synthé analogique à 16 voies complètement indépendantes, piloté par ordinateur et doté d'un séquenceur digital ultra-perfectionné. Cette même quête frénétique du Graal synthétique ultime m'a également permis de découvrir des musiciens comme Larry Fast, Isao Tomita ou Michael Hoenig, mais aussi de m'émerveiller en écoutant un modulaire RSF mis à contribution par l'ingénieur-instrumentiste Bernard Szajner ou un Serge Modular mis en orbite par le compositeur californien Michael Stearns.En 1984, j'ai acheté un Yamaha CX-5m. C'est ainsi, ai-je tendance à considérer, que les choses "sérieuses" ont commencées pour moi concernant la création sonore et la composition. Car ce micro-ordinateur comportant en interne un module de génération de sons FM à 4 opérateurs comprenait également un séquenceur 8 voies. Moi qui avait longtemps rêvé de posséder un séquenceur Roland MC-8 associé à Oberheim polyphonique 8 voies, j'étais absolument aux anges. Même si le CX-5m n'était en rien aussi mythique que les 2 fabuleuses machines pré-citées, même si la création de longues musiques sur le CX-5m s'avéra être un redoutable calvaire et même si mes précieuses compositions, représentant chacune 3 à 4 semaines d'un travail très pénible, finissaient immanquablement stockées informatiquement sur de fragiles cassettes audio. N'empêche, en quelques années d'utilisation intensive du CX-5m, outre l'acquisition d'une très grande maîtrise de la synthèse FM, j'avais fini par accumuler une sacrée brochette de musiques bourrées de séquences entrecroisées propre à impressionner jusqu'à des personnes n'ayant aucun goût particulier pour la musique électronique. Surtout que j'ai rapidement couplé mon micro-ordinateur à une boîte à rythmes Yamaha RX-15. Et c'est ainsi que, de rencontres en rencontres, j'ai composé avec mon CX-5m des musiques pour des courts-métrages, des petites pièces de théâtre et même deux chorégraphies (le tout à titre gracieux, je le précise expressément).Devenu un fan inconditionnel de la synthèse FM, il était dès lors normal que je m'achète un peu plus tard un Yamaha SY-77. Associé à un programme facilitant la programmation de cette extraordinaire usine à sons et à Cubase pour l'aide à la composition, ce synthé fut pendant 7 ou 8 ans mon véritable Nirvana synthétique. J'en fus même tellement amoureux que j'ai fini par m'en acheter un deuxième. Il m'a permis de fantastiques explorations timbrales et c'est toujours à ce jour l'un de mes synthés favoris même si celui-ci possède de nombreuses faiblesses par ailleurs.
Avoir deux SY-77 fut une carte de visite fort appréciable auprès d'une quantité grandissantes de personnes oeuvrant dans l'univers du cinéma amateur/semi-pro ou de celui de la danse contemporaine. Je choisissais exprès (toujours à titre gracieux, je le re-précise expressément) les projets les plus bizarroïdes au niveau des musiques ou des sons demandés, ou les plus étonnants à faire a priori sur des synthés. C'est ainsi que j'ai composé des musiques évoquant tour à tour "un ange volant en plein soleil dans une église", "le combat d'un homme contre une mouche" ou "une statue de femme en marbre s'éveillant un matin", et que j'ai également composé quelques morceaux violemment "trash-punk-rock" avec mes SY-77. Cela m'amusait follement ! Mais le projet le plus étrange qu'on m'ait proposé fut de créer "un long cri de douleur devenant pratiquement inhumain sur la fin". J'y suis parvenu en créant un ensemble de sonorités extrêmes fortement teintées de formants et en radicalisant encore ces timbres au fur et à mesure du morceau. Insoutenable. (Cette musique fut utilisée en "happening" lors de l'inauguration d'une exposition consacrée à une artiste peintre spécialisée dans les "écorchés". Accompagnée de ce morceau mis à pleine puissance, une danseuse surgit alors au milieu d'une foule médusée en s'arrachant des lambeaux de peau (des morceaux de latex couleur chair pré-découpés et collés sur l'ensemble du corps pratiquement nu de la danseuse), révélant par dessus les muscles à vif et le réseau des veines (réalisés en "body-painting").Histoire de changer un peu de philosophie dans la création sonore et musicale, j'ai ensuite abandonné dans un coin mes 2 gros SY-77 pour ne plus travailler durant longtemps qu'avec un tout petit Emu Proteus 2000. Avec mes SY-77, je créais surtout des sons, sur lesquels je passais beaucoup de temps. A l'inverse, avec le Proteus, je créais très vite toutes sortes de palettes de sons et je consacrais ensuite tout mon temps à la composition. Mais ce qui me plaisait en particulier était d'avoir un synthé si petit (tout en étant néanmoins très puissant), que je pouvais facilement le transporter n'importe où, dans un simple sac par exemple, en cas de besoin. Cette période "Proteus" fut donc extrêmement féconde en compositions et en expériences musicales passionnantes.
Mon présent est moins directement lié aux synthés, même si je possède maintenant un PC associé à quelques uns de ces nouveaux synthés dits "virtuels". C'est que mon quotidien est désormais plus consacré à élever la petite fille que je viens d'avoir qu'à bâtir de nouvelles sonorités synthétiques. Je ne m'en formalise pas plus que cela. Après tout, avec ce que j'estime être les meilleures de mes compositions, j'ai largement de quoi remplir à craquer 5 ou 6 cd. Et puis je n'ai jamais que 46 ans. Ce n'est pas si vieux. Qu'on me laisse quelques années à élever ma fille et je repartirai encore plus vaillant qu'avant sur les chemins de la synthèse... ---... Et hop ! Me revoici à 47 ans avec un tout nouvel ordinateur portable équipé de Reason 4, de FM8, de Reaktor 5 et de Cubase Studio 4. Et bien sûr, comme tout bon utilisateur de Reaktor 5, j'ai été sur le site de Native Instruments pour y télécharger plein de nouveaux synthés. Que vais-je faire de tout ça ? Je ne le sais pas encore. Il y a en tout cas un synthé sur lequel j'ai vraiment craqué, c'est SteamPipe, un superbe synthé à modélisation physique...Finalement, j'ai choisi de construire mes propres synthés avec différents logiciels. J'en ai déjà fait plusieurs avec Reaktor 5. Mais maintenant j'en fais d'autres avec SynthEdit. Et bientôt j'en ferai encore d'autres avec SynthMaker. Maîtriser ces 3 logiciels sera sûrement très intéressant...J'ai maintenant presque 48 ans et j'ai déjà construit pas mal de synthés avec Reaktor 5, SynthEdit et SynthMaker. C'est personnel, mais je crois que mon préféré des trois est SynthEdit. A priori, c'est le moins puissant, mais finalement c'est celui avec lequel j'arrive le plus facilement à construire les synthés que je veux faire. Cependant, il y a un quatrième logiciel que j'ai découvert récemment et qui promet beaucoup, je veux parler de Bidule de chez Plogue. J'ai déjà fait quelques synthés très sympas avec Bidule, mais je ferai sûrement encore bien mieux bientôt...Depuis le début du mois de septembre 2008, je n'utilise plus que Plogue Bidule. J'ai définitivement abandonné (en tout cas pour l'instant) Reaktor 5, SynthEdit et SynthMaker. En fait, je suis vraiment tombé amoureux de Plogue Bidule. C'est un logiciel qui me correspond totalement dans sa philosophie. Reaktor 5 est peut-être plus puissant (j'ecris ça mais, à tort ou à raison, je pense exactement l'inverse), cependant j'ai pu créer mon propre séquenceur avec Plogue Bidule alors que je n'ai même pas tenté d'approcher ce domaine avec Reaktor, vu la complexité à laquelle il faut faire face à ce sujet. Trop de puissance mal expliquée tue la volonté qu'on a d'utiliser cette puissance. Pas avec Plogue Bidule. Une fois qu'on en a compris les quelques principes de base, rien de très méchant en vérité, tout va bien, très bien même. Ce sont juste les possibilités absolument immenses de Plogue Bidule qui deviennent effrayantes. Vais-je aller vers ceci ou plutôt explorer ce territoire-là ? Tout devient ouvert, passionnant et presque ludique. En route vers de nouvelles aventures synthétiques ! Mon bagage est léger, juste Plogue Bidule et un petit ordinateur portable, mais cela me suffit...Nous sommes le 14 février 2009, et ce soir, à 21h30 je vais jouer en concert. Oh, juste un petit concert d'une demi-heure. Et je ne jouerai qu'un seul morceau, d'une demi-heure justement. C'est un hasard mais cela fait exactement un an que j'ai entrepris cette démarche d'utiliser un petit ordinateur portable pour pouvoir, comme ce soir, le poser sur une table, l'allumer et jouer. Et en un an, j'ai exploré des dizaines de logiciels avant finalement de me concentrer exclusivement sur Plogue Bidule. Mon concert de ce soir sera 100% Plogue Bidule, séquenceurs, synthés et effets. C'est déjà un vieux compagnon de route, attachant, motivant et joueur. Pour ce soir, je ne vais pas faire des choses extraordinaires. J'ai déjà été très loin avec Plogue Bidule, mais pour ce soir, je me limiterai à quelques synthés simples et un réseau de séquenceurs synchronisés entre eux. Ce soir, je veux juste m'assurer que tout mes outils musicaux fondamentaux fonctionnent parfaitement bien en condition de concert et que moi-même je les utilise sans problème face à un public. Mais au-delà de ce concert, petit mais déterminant, j'ai déjà beaucoup d'autres projets en tête, avec des musiques nettement plus complexes. Et cela se fera toujours et encore avec Plogue Bidule...