Béla LUGOSI

Qui est
Béla Lugosi ?

Layout Created at Mspremade.com* LA NAISSANCE, L'ENFANCE ET L'ADOLESCENCE :Béla Ferenc Deszo Blasko naît à Lugos, en Autriche-Hongrie (devenue Roumanie entre temps) le 20 octobre 1882 dans une famille plutôt modeste (la version officielle dit " aisée ") de quatre enfants.Très vite, il va se heurter à l'autorité de son père boulanger (les papiers officiels notent " banquier " pour donner une certaine crédibilité à l'acteur) et décide de devenir indépendant. Il fait ainsi sa première fugue à 12 ans, et devient ouvrier des chemins de fers avant de trouver sa voie dans le théâtre grâce à sa soeur.* LES PREMIERS PAS DANS LE THEATRE :En 1900, c'est la révélation. Lugosi se passionne pour les planches où il joue les grands classiques et entre à l'Académie des Arts et Musiques de Budapest (Hongrie). 1901 marque sa première apparition sur une scène, il a dix-huit ans. Il ne cessera de jouer jusqu'en 1914, où il est mobilisé sur le front pour la Grande Guerre. Il en reviendra en 1916, exempté car trois fois blessé, et décoré pour ses services. En 1917, il est enfin remarqué par les cinéastes, et tourne son premier film hongrois," A Leopard ", où il est crédité sous le nom d'Arisztid Olt.

* L'AVENTURE INTERNATIONALE :En 1919 il décide de tenter l'International, et part pour l'Allemagne où il tournera onze films (dont " Teufelsanbeter " - Les fanatiques de Satan) et jouera plusieurs pièces de théâtre pendant deux ans. Il modifie alors son pseudonyme en " Lugosi " au lieu de Lugossy (comprendre " de Lugos "), et part pour les Etats Unis d'Amérique où il sera naturalisé en 1921. Il parle alors très mal l'anglais, ce qui ne va pas l'aider dans sa " recherche d'emploi "... il rencontre cependant une troupe de hongrois qui donne des représentations, et se joint à eux. En 1923, il trouve son premier rôle américain dans " The Silent Command ". Il est alors âgé de 40 ans. 1927 marquera l'année du tournant : lors d'une représentation de " Dracula ", adapté du livre de Bram Stocker, à Broadway, Carl Laemmle Jr, le fondateur de la Universal, qui entreprenait de faire de cette pièce un film, le remarque. Lon Chaney, qui devait interpréter le comte vient de décéder, et Lugosi se voit proposer de le remplacer... il ne parle pas encore bien l'anglais (il a appris son texte de Dracula par la phonétique), mais accepte.Le projet voit le jour en 1931. Le film est un succès et pour Lugosi, qui va avoir 49 ans (!) c'est la consécration (le plus grand rôle de l'acteur au cinéma)...* LA CONSECRATION AMERICAINE :Après Dracula, il se voit proposer plusieurs scénari par divers cinéastes en vogue dans le genre fantastique. James Whale le pressent notamment pour jouer la créature de Frankenstein dans son adaptation du roman de Mary Shelley, mais il refuse, prétextant un manque de jeu et un trop plein de maquillage, surtout désireux de ne pas s'enfermer dans les rôles de monstres. Boris Karloff, autre acteur vedette du cinéma d'horreur, est pris en remplacement. Le film est un succès, Lugosi grince des dents... Cependant, sa carrière Hollywoodienne ne fait que commencer. En 1932, il accepte de jouer dans " White Zombie " (franc succès), " Murder in the rue Morgue " et " Chandu, the magician ", où il joue pour la première fois un personnage de bonne augure. Les années 30 marquent, pour Lugosi, une période relativement prospère. Amateur de femmes, de bons mets et de bons vins, il mène un train de vie éffréné, enchaîne les rôles et les apparitions mondaines (avec sa cape !). Il aime notamment jouer avec son personnage de prince des ténèbres et brouiller les pistes auprès des spectateurs, qui commencent à l'y assimiler. Universal, qui exploite à fond le caractère publicitaire de Béla, lui prête même un manoir gothique pour y faire ses interviews, habillé en compte Dracula, cercueil et chauve souris à proximité. Un délire qui va peu à peu l'enfermer dans un type de rôle (typecasting) horror qui finit par trop lui coller à la peau. On ne lui propose que des rôles fantastiques alors qu'il aspire à d'autres choses... En 1934, il partage l'affiche avec le fameux Boris Karloff dans " The Black Cat ", vaguement adapté d'une nouvelle d'Edgar Poe... un des meilleurs rôles de sa vie, où l'on retrouve ses mimiques théâtrales dans toute leur splendeur (cf sa peur des chats noirs...). C'est le début d'une fructueuse collaboration, ils tourneront ensemble encore sept fois, malgré leur prétendue rancune à la ville (il semblerait plutôt que les deux hommes n'avaient pas plus de points communs que ça et non qu'ils se détestaient cordialement comme le laisse à penser le film " Ed Wood " de Burton et les mauvaises langues...).En 1935, il collabore avec une nouvelle maison de production de films d'horreur, la Hammer, avec le film " The mystery of the Mary Celeste ", où il joue un marin alcoolique. On est cependant loin de leur gloire future, qui surviendra avec l'exploitation des grands classiques de l'horreur et Christopher Lee. En 1938 naît son fils, Béla Lugosi Jr. Il a alors 56 ans.* LE DEBUT DE LA FIN :Avec l'arrivée de la guerre de 1939-1945, le cinéma d'horreur commence à s'étioler. La qualité des productions commence à baisser, la guerre occupe du monde, le genre ne se renouvelle plus, on tourne autour du pot. A défaut de rôles intéressants, Lugosi se met à accepter des productions plus médiocres, avec un cachet moindre, comme celles de la " Poverty Row ", princes de la série B et de la parodie, pour financer son train de vie et ses divorces (quatre divorces à la fin de sa vie et cinq mariages !). Il accepte même ce qu'il avait refusé dans les années 30, à savoir jouer la créature de Frankenstein dans " Frankenstein Meets the Wolf Man " aux côtés de Lon Chaney Jr., cantonné aux rôles de loup-garous. C'est une période difficile, qui marque le début de son addiction à la morphine et à l'alcool, mais tout de même encore marquée par quelques rôles de qualité, comme dans " Ninotchka " de Lubitsch en 1939, où il est à contre - emploi aux côtés d'une Greta Garbo fraîchement débarquée qui crève l'écran, et " Le récupérateur de cadavres ", sa dernière collaboration avec Boris Karloff, en 1945... Il est alors âgé de 62 ans.* LE DECLIN :Peu à peu la légende du Prince des Ténèbres va s'étioler... Béla Lugosi, la star de l'horror des années 30 se fait peu à peu oublier. Il ne tourne plus que quelques parodies sans grand intérêt comme " Abbot and Costello meets Frankenstein " (1948) ou l'hallucinant " Béla Lugosi meets a Brooklyn Gorilla " (1952), où il apparaît vieilli, fatigué de ses excès (il a 70 ans tout de même !), le genre horror s'étant nettement essouflé. Il n'a plus aucun engagement lorsqu'en 1953 il rencontre Ed Wood, jeune cinéaste désireux de se faire un nom dans les studios, futur " réalisateur le plus mauvais de tous les temps " et fan de ses films d'antan (!). Les deux hommes deviennent amis et s'associent, tournent ensemble " Glen or Glenda ", le premier opus de Wood, une histoire de travesti (!). Lugosi espère encore un come-back, aussi, lorsqu'il décide, morphinomane (la morphine étant à la base utilisée pour soulager ses blessures de guerre, sauf que sur la fin il tournait même avec une aiguille sous la veste...), de rentrer en cure de désintoxication à Lexington en 1955, à l'âge de 72 ans, la nouvelle fait sensation. Pour la première fois à l'écran un acteur reconnaît publiquement sa dépendance à une drogue. Sa cure sera suivie par les journalistes, qui prennent des photos, c'est un grand coup de pub. Sorti de l'hôpital et en forme, Béla se déclare " prêt à tourner "... Il tournera quelques plan-séquences pour Wood à sa sortie de l'hôpital, qui seront adaptés dans son film " Plan 9 from outer space " en 1959...* LA MORT :Le 16 août 1956, Béla Lugosi décède dans un fauteuil de sa maison de Los Angelès d'une crise cardique. La légende dit qu'il était alors en train de lire un scénario d'Ed Wood... Il est inhumé au cimetière de Culver City, Californie, dans sa cape de compte Dracula, à la demande de sa femme (Hope Lininger, une fan qui lui envoyait une lettre tous les jours durant son séjour en désintoxication) et de son fils Béla Jr. Ruiné à sa mort, ses obsèques ont été prises intégralement en charge par son ami Frank Sinatra. La légende dit que, voyant son ami à cercueil ouvert une dernière fois avant son inhumation, Peter Lorre, acteur, murmura à son collègue, Vincent Price : " Should we drive a stark in his heart, just in case ...? " ( " Ne devrait-on pas lui enfoncer un pieu dans le coeur, au cas où...? ").Au cours de sa vie, Béla Lugosi se maria cinq fois, et avec les personnes suivantes :- Ilona Szmik du 25 juin 1917 jusqu'en 1920,- Ilona von Montagh de septembre 1921 jusqu'en février 1924,- Beatrice Weeks du 29 septembre 1929 jusqu'au 2 octobre 1929,- Lillian Arch de 1933 jusqu'au 17 juillet 1953. Ils eurent un enfant : Bela Lugosi Jr né le 5 janvier 1938 et aujourd'hui avocat,- Hope Lininger du 25 août 1955 jusqu'à son décès le 26 août 1956.Le manoir que Béla Lugosi s'était autrefois fait construire, pris à son propre jeu suite au succès de " Dracula " est aujourd'hui la propriété de Johnny Depp, grand admirateur de l'acteur ayant interprété le rôle d'Ed Wood pour le film de Tim Burton...* QUELQUES CITATIONS POUR MIEUX CERNER L'HOMME :Anticonformiste :" People, chained by monotony, afraid to think, clinging to certainties... they live like ants. " Les gens, enchaînés par la monotononie, peureux de penser par eux-mêmes, se cramponnent à des certitudes... ils vivent comme des fourmis.Séducteur / Manipulateur :" To win a woman, take her with you to see Dracula. " Pour gagner le coeur d'une femme, emmenez-la voir Dracula." Women have a predestination to suffering. " Les femmes sont prédestinées à souffrir.Passionné :" I'd like to quit the supernatural roles and play just an interesting, down-to-earth person. " J'aimerai quitter les rôles d'êtres surnaturels et interpréter celui d'une personne intéressante, ayant les pieds sur terre." I have lived too completely, I think. I have known every human emotion. " Je pense avoir vécu de manière trop intense. J'ai connu toutes les émotions humaines." Circumstances made me the theatrical personality I am, which many people believe is also a part of my personal life. " Les circonstances ont fait de moi la personnalité théâtrale que je suis, que beaucoup de gens croient aussi être une partie de ma vie personnelle.Indépendant :" I want to get away from people. I must get away somewhere where I can be free. " Je veux m'éloigner des gens. Je dois partir quelque part où je pourrai être libre." I guess I'm pretty much of a lone wolf. I don't say I don't like people at all, but, to tell you the truth, I only like it then if I have a chance to look deep into their hearts and their minds. " Je pense être une sorte de loup solitaire. Je ne dis pas que je n'aime pas les gens pour autant, mais pour être franc, je ne peux les aimer que lorsque j'ai eu la chance de voir le fond de leur coeur et de leur esprit.Vulnérable :" I fell very much in love with Hope. I needed her kindness, her strength, her care. Fearfully I proposed, and Hope accepted. " Je suis tombé très amoureux de Hope. J'avais besoin de sa gentillesse, sa force, son attention. Craintivement, je lui ai demandé sa main, et elle a accepté." Death, the final, triumphant lover. " La Mort, la finalité, l'amante triomphante.