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Robert de Montesquiou

About Me

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Mon époque, 1900, n'est pas si éloignée de la vôtre, peut-être moins inquiétée par le cancer, et plus pompeuse ; la différence n'est grande que dans le costume des femmes et le rythme de vie.
Mais elle s'en éloigne aussi en ce qu'elle était plus snob, équivoque, trépidante et vibrante. Désormais ses héros apparaissent aussi étranger que ceux des Gupta ou de Cnossos.
Je fais partie de ses insectes Fin de Siècle, nourris de compliments hyperboliques et d'articles délirants. Mon masque a couvert - souvent à forts gros traits - les visages de tant de héros romanesques, mon portrait a été accroché aux cimaises de tant de Musées qu'il semble que je sois un scarabée chatoyant, bourdonnant et virulent.
Mais loin de cette carapace sèche, légère et dorée, prima materia de Whistler et Boldini, chair pour le des Esseintes de Huysmans et le Charlus de Proust, j'ai apporté autour de moi, pendant trente ans, dans la vulgarité de la Belle Epoque, des couleurs ravissantes et des idées folles à Paris.
En secouant la poussière des papillons démodés, on trouve Gustave Moreau et Gallé, les dessins de Beardsley, les tissus de William Morris à Londres, Klimt à Vienne, de Feures à Bruges-la-Morte.
Sachez que mes folies sont plus gaies que celles d'A Rebours et que mon seul vice est une passion pour la Beauté. Je ne puis me reprocher que mon impatience face à la sottise, mon insolence devant la prétention et ma cruauté devant le succès.
Mon oeil aigu qui distingue toujours le Beau du nouveau, un vocabulaire qui rend toutes les nuances, tous les détails, un goût qui doit plus à l'expérience qu'à la théorie ne m'ont-ils pas valu le titre de Professeur de Beauté décerné par Proust ?
Mais, être un esthète en France est toujours dérisoire.
Sans doute mon idéalisme dans un siècle trop riche, dans une société trop conventionnelle, éclaire mes apparentes contradictions, mes rêves, ma cruauté, ma chasteté et ma cour de jeunes gens.
Comment, avec les dons précoces de la nature et ceux de la naissance, ne pas se croire Parsifal ou Louis II, mais en vivant dans un monde de bourgeois.
La Providence m'a généreusement adjoint une héroïne wagnérienne, ma cousine la comtesse Greffulhe, avec qui j'ai mené une véritable croisade pour la Beauté. Nos armes étaient mondaines, ainsi on nous a souvent confondus avec ceux que nous voulions convertir. Nous ne les avons jamais levées que contre les Philistins.
Quand cet air rare dans la composition duquel entrent l'ésotérisme et la mondanité - qui permet l'orgueil aristocratique et l'humilité devant les artistes - vint à manquer, le redoutable scarabée a semblé se dessécher. Proust n'avait-il pas prophétisé : "Le sujet est inépuisable. Les injustices ont leur temps. Et, au moins en esprit et en vérité, il renaîtra."
Le long combat pour unir la Mode et la Beauté est cause de cette métempsycose aussi électronique que nécessaire.

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