vera berkson

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PSYCHODRAMA
Je derive
Je derive sur la flaque puante de tes larmes
Je derive
Je vois tes yeux blancs
Qui hurlent un chagrin sourd
Et mon rire devant ton piteux spectacle
Est un acide qui ronge ta cervelle rouge
Puisque je derive
Sur de longues, longues, longues plaies
Le long de tes poignets
Quand la promesse des rasoirs les captive
Le ciel bleu et ses charmants nuages
Deviendront ton cauchemar
Lorsque tu y verras mon sourire
J'arrive
Je derive
J'arrive
Je m'enivre
De ta peau morte
Et je retirerai ton corps
De la baignoire ecarlate
Et j'y deposerai des poissons aveugles
Qui nageront dans ton malaise
Je derive
Je derive
Sur tes paupieres maladives...
Decoupe-les avec des ciseaux noirs
Je ne veux plus ton sommeil
Je ne veux plus tes reves si plats
Ou l'huitre geante baille
Et montre ses dents ciselees d'effroi
Je te meprise
Sans doute si fort
que je ne m'en souviens plus
Il est minuit
Et les meduses tristes devorent mon corps
La bave du Mal est sur moi, je me sens visqueuse
Et une toute derniere fois, hideuse,
JE TE SOURIS.
HERODIADE
Ma joie est laide comme un rat chauve
Mes sourires sont des plaies au soleil
Je veux à moi les pourpres alcôves
Et les soies blêmes où je vomirai mon fiel