The Fawn Obsession

Initié en 2006 par Maxime Tisserand alias KOMORI, et accompagné par Samy Bensifi alias MINOIZE, le projet THE FAWN OBSESSION explore les territoires instables et lyriques du songwriting acoustique, infusé de réminiscences de pop voguant dans les eaux de Tindersticks, Dinosaur Jr, Red House Painters ou The Rentals.
L’alliance voix et guitare s’apparente aux plans d’architectes d’une vie déstructuré. L’éclatement des perceptions sans la crainte des limites, font naitre des riffs hypnotiques où la simplicité apparente découle de l’homme implosant au son des pizzicato, pour évoquer les enfants qui jouent vu depuis la fenêtre d’un grenier ou les soupirs d’une prostituée ponctués du son de sa pipe qui chauffe bruyamment ou quand les synthétiseurs de toutes les époques font les néons spectrales au milieu d’une clairière de cordes.
Derrière la douceur et l’onirisme des mélodies et des refrains, THE FAWN OBSESSION élabore un lyrisme intimiste et magnétique, au plus près des miroitements fantomatiques du silence. Les grincements des cordes à vides, les cassures des influx contradictoires provoquent des accélérations fréquentes pendant ces balades mélancoliques, et font s’élever des vagues de saturations quand démarrent les refrains.
La culpabilité d’avoir autrefois été pur pour un duo qui aurait pu finir en prison, mort à cause de maladies chronique, ou des séquelles des interminables nuits blanches parisiennes, mais qui a été choisi par des voix lointaines et sauvé des cercles vicieux par l’amour de leurs femmes, de leurs faons, et de leurs amis immergés avec eux dans la musique : Claire au Violon, Dj Seep au carillon et au laptop, Elodie Signovert qui apparait parfois masqué sur scène, anabel’s poppy day pour un featuring sur « Not Like we » ou Olivier quintyn qui fait vrombir ses patch Max Msp.
Les inspecteurs ne les suspectent plus, perdus peut être dans les calques de variations de guitares aériennes remplaçant les rythmiques ou à l’inverse après avoir secoué la tête sur des beats electro pop ultra classique.
Après quelques concerts au Divan du Monde et au Pop-In, a pas légers, THE FAWN OBSESSION à l’énergie d’une traque sur les pistes de chasse connues d’une adolescence saracastique, en sourdine dans les bruissements des feuillages d’une folk urbaine. Les compositions sont soutenues par la basse ronde et présente rebondi au moelleux rose d’un coussinet de faon.
THE FAWN OBSESSION constitue un projet singulier, complémentaire des éruptions électroniques et des beats fracturés qui sont sa marque de fabrique habituelle de Maxime qui dit lui-même de ce projet : « C’est l’extase d’être au milieu du bruit de la ville, en ayant peur de l’obscurité du bitume, rythmé par un cœur instable à l’idée de s’arrêter de battre ou d’aimer. Je joue des résurrections même sans quitter l’au-delà et ça doit sonner comme une chanson d’amour après une veillée funèbre au bord de la plage. »