Betty Bommel

Avant de vous parler de moi, permettez-moi de vous parler de lui...Ceci est un message destiné à tous ceux qui ont croisé la route de François Péronnin "Loïc" (voir: en tête de mon top ami) et qu'ils l'ont apprécié. Auteur-compositeur-interprète et guitariste, François s'est éteint dans la nuit du 3 janvier à Gréolières (06). Il laisse derrière lui une belle oeuvre musicale et humaine mais surtout tous ceux et celles qui l'aiment. Amoureux de la vie, François était quelqu'un d'exceptionnellement bon. Un être comme il en existe peu. Riche de coeur mais humble d'esprit, tout était admirable chez cet être sensible. Il était l'amour de ma vie et mon chagrin est éternel devant lui et les hommes.Betty BommelJe suis venue au monde à l'âge de cinq ans, juste avant l'âge de raison, dans le Nord de la France. A cette époque, j'eu ma première expérience avec le public. Et quel public ! Ma grand-mère me faisait chanter sur une table "chérie je t'aime, chérie je t'adore..." et toutes les bigotes du village applaudissaient. Avec le temps, j'ai appris Léo Ferré... Je répétais en cachette avec ma soeur Marie tous les succès du moment car notre pauvre mère était dépressive. Elle vénérait tant le silence qu'une seule note de musique suffisait à la faire déchanter. Nous restions imperturbables, enregistrant à tour de rôle sur un vieux magnétophone emprunté, les meilleurs morceaux, ceux qui nous prenaient aux tripes. Nous y mettions tout notre coeur et nos larmes coulaient joyeusement au rythme des mélodies. Quel bonheur ! Par la suite, j'ai goûté aux joies du théâtre et du cinéma, après deux ans de cours Simon. Entre les tournages et les répétitions, je composai mes premières chansons, inspirée par Renaud avec qui j'avais pas mal de points communs. Peu à peu, je m'en suis détachée sans qu'il n'en sache rien, pour trouver enfin mon style. Un beau jour, j'ai rencontré François Péronnin. Il me permit de concrétiser mon rêve d'enfant avec toute sa patience pour les répétitions. Aujourd'hui, ses arrangements me collent à la peau et les bigotes du village ont disparu pour laisser place à un auditoire hétéroclite. Le meilleur fut un groupe de SDF qu'encadrait Marie dans un foyer de Lille. Ces gens ont une qualité d'écoute exceptionnelle, peut-être par le fait qu'ils n'ont plus rien. C'est un cadeau de la vie que d' offrir aux autres les richesses du coeur.