"J'ai pris la décision d'enregistrer ce projet très rapidement avec une idée précise : faire le disque en une première prise unique... Jouer de tous les instruments en même temps sans pouvoir faire de corrections ou de rajouts. J'avais déjà commencé ce genre de « pari » avec la chanson Gibran, ma chanson fétiche, enregistrée sur Bédouin' Blues, mon deuxième disque. La présence de cette chanson dans Desert Blues 2 (Network / Harmonia Mundi) m'ayant permis une aventure musicale et des rencontres un peu partout dans le monde. Sur Gibran, j'ai joué la flûte comme d'un slide puis je l'ai utilisée d'une manière plus traditionnelle, tout simplement en soufflant dedans !
J'avais donc, à ce moment, la certitude que mon prochain disque serait plus rythmé. Après Oriental Voyage et Nomad Spirit, j'allais enregistrer mes rythmiques particulières en plus des atmosphères !
Pour les percussions jouées aux pieds, l'idée des stompboxes tourne dans ma tête depuis bien des années. J'avais demandé à Franck William Fromy, créateur de micros, de me créer une percussion que je pouvais jouer comme une grosse caisse, c'était il y a une dizaine d'années mais le prototype n'était pas au point. En 2006, je lui demande de retravailler l'idée avec d'autres capteurs piezzo. Frank trouve l'idée de génie : il fixe deux capteurs différents sur une planche à couper le saucisson, ces deux capteurs recouverts de liège... Tout est dans la planche à saucisson évidemment !
J'avais enfin mon « doum-tac ». Cette batterie primitive se rajoutant aux grelots indiens et bracelets de sabots d'alpaga du Pérou que j'attache à mes chevilles.
Quelques jours avant l'enregistrement, je me retrouve à la tête d'une tripotée de morceaux et d'instruments différents qui veulent tous être joués ! Très rapidement se dessine une idée : chanter dans les cinq langues de ma famille... Cinq langues pour mon cinquième disque, ça se tient, non !
Le français, qui est de manière étonnante, ma langue maternelle. Eh oui, le français a été la langue des minorités du Levant, donc de mes parents, mon père arméno-gréco-syrien né à Smyrne et ma mère arméno-syrienne née à Istanbul.
L'arabe, la langue de la rue de Beyrouth, de l’école et de mes amis de toujours.
Le turc, cette langue dont je riais quand enfant, ma mère et ses soeurs le parlait pour qu'on ne comprenne pas ce qu'elles se disaient.
Le grec , langue dans laquelle, ma mère et mon père se sont dits les premiers mots d'amour et qui était la langue de la fête lors des retrouvailles en famille.
L'arménien, racine cachée, racine arrachée, qui est passée à travers les roches et les massacres, langue que je ne parle pas mais qui me parle intensément.
Ces dernières années, j'avais écrit des textes dans ces cinq langues. Tout seul en français et en arabe, avec ma mère pour le grec et le turc. L'arménien est venu comme un cadeau lors d'une soirée avec une amie arméno-libanaise. J'avais un texte en français et quelques mots en arménien dont j'aimais la sonorité. Maral m'a aidé à faire le puzzle puis une autre amie, Anouch, a corrigé un ou deux mots et m'a confirmé l'accent. C'est au téléphone que je lui ai lu le texte, elle l'écoute et me dit: « Comment peux-tu dire que tu ne parles pas l'Arménien, ton accent est bon ». Comme quoi tout est Musique !
J'avais donc les sons, les rythmes et les langues, il fallait que je trouve un studio assez vaste pour être loin de l'ingénieur du son... Ce n'est pas que je n'aime pas les ingénieurs du son, au contraire, mais je voulais me retrouver isolé, presque caché, que l'ingénieur accepte de me laisser enregistrer sans m'interrompre ! Mon ami Claude Sacre me conseille d'appeler Jérôme aux anciens Studios Vogue en région parisienne, studios mythiques s'il en est.
Me voilà donc installé au milieu d'une immense pièce, les micros posés. Je peux jouer comme je le ressens, comme si j'étais sur scène ! Pas de béquilles, pas de corrections. L'émotion étant le seul but recherché. C’est ainsi installé que j'allais raconter mon « Origine Orients », mon amour des déserts et de la Mer Méditerranée, tant d’espaces ayant une racine musicale unique, celle de l'amân, ce râle du sentiment de beauté que les Orientaux aiment pousser quand ils sont touchés par une grâce.
Je suis prêt à vous raconter l'histoire de mes Orients et de leur Origine."
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