About Me
Historique de parcours artistique de Christian Thomas
par
Gisèle Fillion
Tout jeune, vers l'âge de quatre ans,
Christian Thomas aime particulièrement faire résonner le piano. Ses parents remarquent son intérêt et sa fascination pour la musique. À 6 ans, il commence à apprendre les rudiments de la musique.
Adolescent, il poursuit ses études en musique. Dans l'harmonie instrumentale de l'école, il joue de la trompette et du piano. Le premier professeur qui exercera une influence sur lui sera
René Dupéré, compositeur important du Cirque du Soleil. Avec lui, il fera ses premières expériences dans la musique expérimentale.
Dupéré est un grand communicateur qui fait déjà à cette époque, des pièces avec des phonèmes inventés. Par la suite
Christian s'incrit avec quelques amis, dans un groupe de cors et clairons. Il continuera d'étudier la trompette et apprendra tous les rudiments des percussions. Parallèlement, il apprendra le tuba.
Vers 1973, au moment où la musique des Beatles bat son plein ainsi que la musique progressive, Christian ébauche ses premières compositions.
Après avoir passé les auditions du
Conservatoire de musique de Québec, il est accepté dans la classe de composition de
Pierrick Houdy à l'âge de 20 ans. Grâce à son sens inné de la mélodie, il a su retenir l'attention du jury. On reconnaît déjà ses influences:
Beethoven, Scriabine, Sibelius et les Russes. Il étudiera le contrepoint, l'harmonie, l'orchestration, la musicologie, l'analyse, le clavecin, le piano et la composition.
En 1977, il poursuit ses études au
Conservatoire supérieur de musique de Strasbourg. De par sa situation géographique, cette ville qui est une plaque tournante d'influences de toutes sortes, sera bénéfique pour la formation de Christian. En effet, la présence d'un opéra, d'un ballet, de plusieurs formations de musique de chambre, de musiques contemporaines sous toutes ses formes ainsi que de musiques venues du Moyen-Orient, permettront à Christian d'élargir ses horizons musicaux. À cette époque, Christian a été sélectionné parmi dix candidats Canadiens comme récipiendaire d'une bourse du Conseil des arts. Cependant comme il s'était inscrit entre-temps au conservatoire, on lui retire la bourse. Il demeurera au Conservatoire supérieur de musique de Strasbourg pour y étudier le solfège, l'écriture et le piano avec son maître
Olivier Gardon, concertiste et aussi professeur au Conservatoire de musique de Paris.
En 1979, il revient au
Conservatoire de Musique de Québec pour y terminer ses études. Il participe à un Master Class auprès de
Maurizio Kagel. Christian Thomas sera impliqué dans le Conseil d'administration de
l'AMAQ (Association de musique actuelle de Québec). L'organisation programme et crée des concerts de musique actuelle avec des invités venus des quatre coins du monde. Cette organisation fait aussi éclater les lieux de concerts habituels, on quitte les salles conventionnelles pour prendre d'assaut des lieux consacrés aux arts visuels : les musées, les espaces publics , les galeries d'art, etc. L'enthousiasme de Christian pour l'aventure sonore ne cessera de croître auprès de
Gisèle Ricard, Bernard Bonnier, Daniel Toussaint, André-Luc Desjardins. Il monte du John Cage, Kagel et s'inpire de Ligeti, Varèse et Krzysztof Penderecki.
Il fait aussi de la musique électro-acoustique. Son premier maître sera
Pierre Genest, émule de Pierre Schaëffer; grand théoricien et inventeur de la musique concrète. Ensuite, il poursuit cet apprentissage de la liberté artistique avec Yves Daoust, professeur de musique électro-acoustique au Conservatoire de musique de Montréal et de Québec. Sa musique électronique s'associe avec d'autres expressions artistiques tels que la poésie, la photographie, la danse. Pour lui, il est clair quer tous les arts se recoupent. Durant cette période, il crée plusieurs oeuvres et livre des performances au cours de concerts avec des projections et de la danse, au nombre desquelles on retrouve;
Scaland, The End Cab, Même les enfants vont en enfer et Café Instantané no.1 écrit et pré-enregistré pour 2 performeurs et objets sonores.
Il crée The End Cab pour le danseur
Louis Guillemette qui faisait alors partie des premiers danseurs de
La la La Human Steps ainsi que pour
Myriam Moutillet une autre danseuse de La La La. Il fait la rencontre de
Diane Thibodeault, directrice de l'École de danse; L'Entrechat. Il accompagne ses cours de danse classique et moderne. Le ministère des Affaires culturelles lui décerne une bourse pour la création de la musique des chorégraphies
Chant pour cuivres et En trois petits tours de Diane Thibodeau. Ses coups de coeur musicaux de l'époque vont Ã
Luc Ferrari Presque rien no.1, Laurie Anderson, Excellent birds, Peter Gabriel, Prokofief et Bartok.
Après ces études, et ces expériences, il quitte le Québec pour l'Europe. Il sera pianiste auprès de
Julos Beaucarne pendant 2 ans (1983-1984). Deux années, très fructueuses sur le plan artistique, marquées par plusieurs centaines de représentations en France, en Suisse, en Belgique, au Mexique et au Québec. Il participe aux arrangements de plusieurs musiques d'artistes européens et prête son talent de pianiste à l'enregistrement de quelques albums, dans des studios de Bruxelles et à la RTBF, dont l'album de
Mamemo; Tout l'monde; l'album de Julos Beaucarne; L'avenir a changé de berceau et aussi l'album d'Aline d'Havré; Cabane. Il produira aussi quelques oeuvres personnelles.
Il fait des prestations dans des endroits plus marginaux avec des artistes et musiciens de diverses origines ethniques. Pendant ces années de métissage, il fait la rencontre d'un maître indien Mustapha Ali Khan qui lui enseigne le sitar et les rudiments de la musique de l'Inde du Nord. Il fera un concert au bout de quelques mois, au Conservatoire de Musique de Bruxelles avec 4 musiciens de l'Inde du Nord. Quelques sessions d'enregistrement ont lieu également avec des musiciens du Québec à la RTBF:
Marc Vallée, guitariste; Pierre Tanguay, percussionniste et Claire Gignac, flûtiste, chanteuse, collaboratrice et amie de longue date.
Fin 1984 et début 1985, Christian se réinstalle à Montréal. En 1986, il commence à faire sa marque comme compositeur de musique de théâtre.
Le Théâtre Petit à petit (PAP) lui donne sa première commande. Il travaille avec Claude Poissant, metteur en scène de la pièce Volte-face. Ensuite, il poursuivra avec Poissant dans d'autres productions Si tu meurs j'te tue etc. Il fait rapidement sa marque en composant de la musique originale pour les pièces: Un simple soldat et Le barbier de Séville avec
René-Richard Cyr, pour Les feluettes avec
André Brassard, pour À quelle heure on meurt? avec
Martin Faucher, pour La répétition et Import export avec
Dominic Champagne, pour Le Marchand de Venise, Les variations énigmatiques, Un fil à la patte, C'est ma vie et Delicate balance, avec
Daniel Roussel, pour La complainte des hivers rouges avec
Gilbert Lepage, pour Journée de noces chez les Cromagnons avec
Michelle Rossignol et Paul Lefebvre, pour Le bourgeois gentilhomme, Les jumeaux vénitiens, Irma la douce, etc. avec Denise Filiatrault, pour Le dernier Don Juan avec
Monique Duceppe, etc.
Pendant une vingtaine d'années, il accumulera près d'une centaine de productions, sur les plus grandes scènes à Montréal, Ottawa, Toronto, Québec et à l'étranger. Sa polyvalence lui vaut aussi quelques rôles en tant que musicien et acteur dans
Le Bourgeois Gentilhomme, Un fil à la Patte, La Répétition, et Une soirée avec Jacques Brel au Théâtre Français de Toronto. Cette dernière participation lui vaut une nomination pour un
Dora Mavor Moore Awards dans la catégorie;
Best Male Performer in a Musical. Le rôle majeur qu'il tint dans une comédie musicale fut sans l'ombre d'un doute, celui de Georges Braque dans la comédie musicale
La Vie en Bleu de Jean Michel Bériat, Raymond Jeannot et Pascal Steeve, sous la direction artistique et mise en scène de
Robert Hossein. Ce récit raconte la vie trépidante du peintre Pablo Picasso, Christian Thomas y personnifiera aussi le vieux Picasso mourant. Cette oeuvre fût créée à l'opéra de Monte Carlo et jouée par la suite au Théâtre Mogador à Paris en 1998. Productions; Robert Hossein, SAS Le Prince Rainier III et Gilbert Coullier.
Depuis plus de deux décennies,
Christian Thomas est très présent dans le panorama musical de Montréal en tant que compositeur, concepteur, arrangeur, pianiste et réalisateur. Il a à son actif plusieurs productions musicales. Pour la télévision et le cinéma, il compose des oeuvres musicales originales pour plusieurs compagnies de productions dont
l' ONF, Trinôme, ECP, Spectra Amérimage, Ideacom, 4DART, Moment Factory, Télé-Vision, Mamone & Parterns etc. avec lesquelles il collabore. Quelque titres en rafale pour la télévision et le cinéma: BD Cités, Le Québec de Jean-Claude, Les Découvertes de Shanipiap, La Treizième Lune, Ciel mon Pinard, Pignon sur Rue, Taxi pour l'Amérique, Women of Music et le reste. Au cinéma ou documentaires ;
L'Ombre fragile des Choses avec Jean Giraldeau, Ocean of hope avec Michel Lemieux, et Victor Pilon, 99 cents Dreams avec Jason Rodi, Rainbow Pride avec Marie Josée Ferron, Luc ou la part des Choses, L'Ile de la Quarantaine avec Michel Audy, Short change avec Nicolas Kinsey, Le Rouge et le Noir au service du Blanc, Par Tous les Seins et Ma Vie c'est le Théâtre avec Marquise Lepage, Anecdotes Cinéma avec Pierre Blais.
En publicité;
Nissan, Bell mobilité, Gravure, FCP, Parafine, Clic etc.
Depuis 3 ans, il travaille à l'écriture d'un opéra:
Théo et Roger ou (Fences), opéra en deux actes et drame contemporain dans lequel les deux protagonistes font l'objet de crimes haineux et d'homophobie.
Il a participé à plus de
100 productions pour la scène au Québec et à l'étranger. Directeur musical du spectacle de
Léo Munger; Ombres et Lumière; au Petit Champlain, Spectacle de Danièle Bissonnette ; Barbe bleue désensorcelée. Pour le théâtre, il a travaillé avec le TNM, la Compagnie Jean Duceppe, CNA, la Nouvelle compagnie théatrâle TPQ, le Théâtre français de Toronto, PAP, Lucion Media et le Cirque du Soleil pour les bateaux Celebrity Cruise etc.
Il a de plus participé à une série d'événements spéciaux et de spectacles en tant que directeur musical pour le
Défilé de la fête nationale vers la fin de années 1990. Il a été très actif dans le domaine de la chanson; il collabore avec plusieurs auteurs
Jean Hould, Charles Abelson, René Richard Cyr, Manuel Laroche, Gisèle Filion soit au niveau des arrangements, ou de la musique etc. Il a participé à beaucoup d'événements spéciaux qui ont mis en valeur ses performances scéniques musicales, entre autres avec de la pyrotechnie
Fiatlux et le Groupe Conseil L'Entracte, pour l'événement La Grande Mascarade (2006-2007).
Il participe à la création de quelques albums dont l'album éponyme
Thomas qui réunit ses meilleures musiques de théâtre dans les années 90. Avec
Simon Carpentier, réalisateur et compositeur, et co-réalise l'album La Lune du Labrador pour l'artiste amérindienne
Geneviève Mackenzie. Toujours avec Simon il signe les arrangements de 2 albums Mélodies Éternelles, destinés aux bébés et à la famille.
Installé à Montréal, il fonde
OCTOMA studio. Il dispose d'une banque de musiciens de Montréal et de Québec, avec qui il entretient des relations artistiques continues.
Jocelyn Auger; saxophoniste et compositeur du groupe Odd et collaborateur de longue date qui l'assistait sur quelques productions (99 cents dreams, Irma la Douce, Lucion Media etc.) .
Alain Regaudie; guitariste. Michel Dupire; percussionniste. Evelin Auger; trombonniste. Denis Létourneau; altiste. Mélisande Corriveau; violoncelliste et gambiste. Isabelle Rajotte; chanteuse. Odette Beaupré; mezzzo soprano. Geneviève Lenoir; soprano. Jean-François Gagnon; trompettiste. Serge Lamarche; guitariste. Claire Gignac; flûtiste et chanteuse, collaboratrice de longue date.
Récemment il a créée la musique d'un film documentaire;
Kylian le grand pour le festival des arts de Saint-Sauveur, réalisé par
Sophie Bissonnette, Denis Dulude et Anik Bissonnette.
Il a un style très personnel et un sens peu commun de la mélodie. Ses productions sont empreintes de modernisme. Bref, sa signature est très contemporaine voire même avant-gardiste.