Si je devais relever le défi de me résumer, je n’aurais pour mots que le nom de deux villes : Marseille et Paris. Le sud et le nord comme deux équipes de foot qui se bousculent, mon coeur oscille entre ces deux feux, mais ces cultures qui pourraient paraître antagonistes me donnent l’équilibre.
Ah Provence, toi qui m’a vu naître, qui a entendu mes premiers rires, témoin de mes premières joies, mes premiers pas, tu gardes mes amis d’enfance bien au chaud au son des cigales, au parfum des embruns. De toi je retiens cette spontanéité de l’enfance et de ta nature pétillante pour toujours réconfortée dans l’amour de toute ma famille.
Ah Paris, toi ma déchirure, toi qui m’a pris comme un inconnu et amputé de cet affectif. Mais qui es-tu bon sang pour m’avoir plongé dans ce monde fou où les enfants sont conditionnés dans la peur du paraître ? Ne les vois-tu pas courir en quête de reconnaissance, fuyant la morosité et s’abreuvant des sursauts d’amour que la folie de la fête vient donner ? Où as-tu planqué le temps ? Tu sais, celui que l’on accorde aux autres comme certains accordent leur guitare…, ou simplement le temps de s’arrêter, respirer, et être heureux… . Mais j’ai appris à te comprendre, et si dans ce carnaval d’illusions tu te caches, finalement j’ai bien compris que c’était par pudeur car toi aussi ta joie bouillonne. On dira que tu la caches un peu plus que par en bas.
Paris, ta beauté, ta culture et vitalité de jour comme de nuit, tu m’as conquis. Marseille ne soit point jalouse, je t’aime pour toujours et mon coeur frétille sur chaque quai de départ pour venir te rejoindre et mes yeux pleurent à chaque départ.
Vous êtes les amantes de ma culture, vous êtes mon équilibre. Je chante haut et fort comme chantent les cigales, je chante la mélodie liant joie et tragique comme le brouhaha de Paname.
Et mon feu brûle pour toi, ô toi qui partages ma vie, de Marseille à Paris tu m’as suivi et de Paname à l’OM je te suis. Cet album est pour toi et pour quelques uns de ceux que j’ai croisé parfois dans le nord, parfois dans le sud, allant se perdre dans des artifices nocifs alors que la vie est bien là , tu le sais toi, dans cette joie effervescente de l’amour.
Des embruns aux bords de la Seine, troquant le galoubé pour mes cordes de piano ou de guitare, je chante pour qui veut bien l’entendre, de Paname à Marseille une seule offrande : l’amour, l’amour, l’amour. . . .