Francois Morel

François Morel, né en 1974, vit et travaille à Paris.
Depuis le milieu des années 1990, le travail visuel de François Morel s'inscrit pour une grande part dans l'espace urbain. Ses propositions s’engagent à réaliser une analyse du pouvoir et de la représentation des comportements sociaux en la concentrant au sein de mots et de phrases qui surgissent dans la ville. La méthode soutient l’idée d’une résistance à l’hégémonie des médias de masse, à la société du spectacle et au système libéral qui poussent à une consommation exacerbée. Le choix du médium (affiches, autocollants, pochoirs)est toujours lié de façon étroite au contexte dans lequel le travail s’inscrit. Les documents photographiques ou filmés de ces travaux deviennent des traces. Les productions visuelles peuvent dès lors être pensées dans un constant déplacement qui prend en compte à la fois leur potentiel d'information et l'interprétation de leur emplacement. Certains médiums comme la vidéo sont eux utilisés comme des marquages, des repères qui viendraient fixer l’action pour mieux la souligner. Les formes créées par les mots et par les images font appel tant à la réalité politique et sociale qu’à une poétique intérieure ; ils permettent une confrontation du présent et de sa mémoire. La dualité n'est pas antinomique et elle peut être évoquée par un espace mobile qui viendrait recueillir, par un son ou une phrase, par des mots dits ou écrits, toute l’importance d’une réflexivité artistique autonome. Parallèlement à ces pratiques urbaines, depuis 2000, François Morel réalise aussi des projets qui s’articulent encore plus précisément autour de la notion de mémoire, de traces et d’archives. Des propositions comme Memor_eyes (fra.morel.free.fr/memor_eyes), ou encore Inventaire#01 (www.inventaire01.net), débutées en 2004, existent grâce à Internet et permettent respectivement de participer au projet de façon interactive ou encore d’aller « visiter » l’inventaire de l’artiste qui recense tout objet trouvé, toute image, tout lieu qu’il décide d’intégrer dans ses archives. On comprend en regardant les documents visuels retraçant différents moments et différents emplacements que son déplacement dans l’espace urbain et son observation de ce dernier reste primordial dans son processus créatif. Plus récemment, d’autres réalisations conçues pour des espaces d’exposition font intervenir des expériences à la fois critiques et personnelles. (Penser le chaos comme une mise en forme nécessaire, Grand Palais, La Force de L’art, 2006 / Qui n’a pas souffert ignore le bonheur, La Centrifugeuse, Pau, 2007 / Notre immobilisme renforce leur pouvoir, 2007 – Super Héros (Série Les parloirs), 2007 et Sans Titre, novembre 2005, 2007 à la Galerie du jour Agnès B). En utilisant des images d’actualité, des extraits de films historiques, ou réalisant de courtes vidéos pensées en boucle, François Morel réalise des installations où chaque élément (visuel, sonore, lumineux) s’agence en fonction des conditions d’exposition et analyse les problématiques inhérentes à notre contexte contemporain.
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