BIOGRAPHIE :
Voulez-vous du cliché en ces temps de polaroïds? Il y a-t'il pires tares (dans la France qui se lève tôt) que d'être un jeune, d'origine exotique -maghrébine de surcroît- au départ quasiment illettré ; vivant dans un quartier dit “difficileâ€, et qui, comble de l'ironie; ne passe pas inaperçu de part un handicap physique? Et quant à son parcours scolaire, Mahdi raconte lui-même dans son texte “Autodidacte de l'école du mérite†que “Pendant que la prof parlait [son] regard se perdait entre la 238ème étoile polaire et ce bon vieux radiateurâ€. Aujourd'hui encore, lorsqu'il lui arrive de jeter un coup d'oeil dans le rétro, Mahdi se définit comme étant à l'époque une sorte de “cancre clownesque†ou de showman insouciant toujours sur le fil entre totale inconscience et nature impertinente... Son parcours scolaire tracé à la machette se révèle désastreux voire apocalyptique. Passant donc d'exclusion définitive en réorientation approximative, le plus très jeune baladin de l'éducation nationale se retrouve ainsi durant deux soporifiques années, en totale errance..................................................... ............................................................ ............................................................ .................... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... Bref, où en étions-nous ? Ah, oui...Nous disions donc que Mahdi, après deux ans de totale perdition dans les limbes de l'ignorance est réinséré in extremis dans le cursus scolaire classique où il se retrouve miraculeusement; par la grâce du “Sein S pris†-ou plutôt de son stylo plume Waterman- à s'intéresser de manière quasi frénétique à la poésie et plus généralement aux mots; prenant ainsi la littérature de revers... Bien qu'étant au départ ennemis jurés, le Petit Robert et l'ex rebus de la classe se lièrent pourtant d'une amitié indéfectible et embrassèrent ensemble la langue française. L''écriture de notre poète en herbe s'affine au fur et à mesure des essais jusqu'à constituer un style à part entière comme en témoigne ce bref passage de “L'Or alité dans l'oralitéâ€:â€En ce qui me concerne la révélation a eu lieuLors d’une matinée incandescente d’Octobre 96
Tandis qu’une muse qui se prénommait Lucie, pleine de lucidité,
Est venue me dicter ceci,
Elle s’est d’abord saisi frénétiquement de mon poignet
Puis amoureusement m’a dit :
« Mahdi, arrête de postillonner et fais une pose si tu n’es
Pas sillonné par la prose l’état de passionné ne vient pas si on est
Mal positionné dans ses phrases,
Aussi denses que soient tes frasques…â€.(© Mahdi SERIE, L'or alité dans l'oralité, 2007)Ainsi, loin d'exploiter les thématiques sociales développées par la culture hip-hop, Mahdi préfère associer rythmique rap, poésie classique et chant. Par la suite, il s'essaie également à la composition de chansons, recherchant la symbiose entre la technique du style et le lyrisme de la voix et des thèmes abordés.
Ce n'est que bien plus tard, en pensant “créer son propre style†que Mahdi découvrira, ébahi, que son écriture -et l'oralité qui en découle- se rapproche étrangement d'un courant artistique émergeant à l'époque aux Etats-Unis; le slam.