Les Olivensteins

La première chose qui frappe chez Les Olivensteins est la voix de titi dont le chanteur a hérité. Une gouaille qui ne cesse de ricaner, et surtout d'énerver nos conduits auditifs les plus aguerris. Aujourd'hui, on voue un véritable culte aux Olivensteins, pourtant presque personne ne les a vus en action. Cependant, la poignée de curieux qui ont un jour investi dans leur unique simple ne peut s'empêcher de propager leur bonne parole. Textes second degré éructés sur fonds de riffs punk-rock, les rares plages commercialisées (trois au total) sont pour une fois à la hauteur d'une légende. Ayant assimilé qu'il ne suffisait pas d'être à la dernière mode pour simplement choquer et s'amuser, ces Rouennais ont préféré loucher vers une tradition bien Franchouillarde. La seconde guerre mondiale et la collaboration, conjugées à l'éternel thématique post-adolescente du je-ne-veux-rien-faire-et-je-vous-emmerde. Grâce à la plume caustique d'Eric Tandy, et le culot de son morveux de frangin, Les Olivensteins enflamment une scène locale déjà complètement séduite par les bienfaits du rock and roll par Dogs interposés. Mais, malheureusement, le vrai Dr. Olivenstein n'apprécie pas la plaisanterie, et joue de toutes ses influences pour nuire à nos quatre mousquetaires du rock brocardier. Sans doute trop en décalage mais surtout salement doué, le quatuor Normand disparaît aussi vite qu'il était apparu. Le stylo et la voix useront chacun de leurs talents dans d'autres aventures ultérieures, mais les pires méfaits étaient accomplis et restaient inaltérables. Et depuis un beau jour d'Octobre 1978, pour beaucoup d'entre nous, le mot Olivenstein représente bien plus que le nom d'un docteur!