Enregard de l’itinéraire des groupes Nass Al Ghiwane et Jil Jilala, celui parcouru par Lemchaheb prend un relief attachant tant il est semé de ruptures abruptes et de rabibochages tonitruants, de bruit et de fureur, de désespérances et d’espoirs, de deuils et de renaissances. Sans que jamais l’étoile de cette formation n’en pâtisse. Malgré son âge vénérable, celle-ci jouit encore d’une popularité qui embrasse pays et générations. Les jeunes se reconnaissent dans ses chants incandescents, les connaisseurs se souviennent que Lemchaheb fut le premier à ferrailler ouvertement, crânement, audacieusement contre toutes les machines oppressives.
Nous sommes dans les années soixante-dix. Un vent de rébellion souffle rageusement sur la société décatie et la fait trembler sur son socle. Il émane d’une jeunesse longtemps ligotée, résolue à secouer ses fers et à imposer sa loi. En arborant la frange, en raccourcissant ses jupes, en rallongeant ses bas de pantalon et en snobant barbiers et figaros, elle manifeste son mépris souverain envers les convenances dans lesquelles se drapent ses aînés. Pour fourbir ses armes, cette génération de poudre se nourrit de Marcuse, Reich, Sartre, Camus, Guevara, Laâbi, Nissabouri, Zrika et tant et tant d’emblèmes révoltés. Seuls les porte-voix lui font défaut. Ils ne tarderont pas à montrer le bout de leur guembri.
Ce furent d’abord Nass Al Ghiwane qui lancèrent le proteste song à la sauce marocaine. Surgissant impudemment d’une périphérie blessée, Hay Mohammadi, à Casablanca, ce quintette hirsute, chevelu et débraillé investit ondes et cathodes avec la ferme volonté d’en déloger romance et guimauve. Une tempête s’abattit sur la ritournelle sirupeuse. Elle ne s’en remit plus. Dans le sillage de Nass Al Ghiwane, une longue lignée fut entraînée. Avec une fortune inégale. Quand la vague se retira, elle laissa sur le sable une flopée de groupes. Seuls les réels talents poursuivirent leur chemin. A savoir, Nass Al Ghiwane, Jil Jilala et Lemchaheb.
LEMCHAHEB (aussi appelé Lamchaheb) est une formation musicale marocaine très populaire créée en 1970 à Casablanca, connue pour son goût prononcé pour les musiques occidentales, et le sens de la provocation .LemChaheb a pour particularité d'introduire des instruments électriques modernes et de composer des textes dénonçant les excès de l'ancien régime politique marocain. De fait, ils ont à maintes fois été comparé au Sex Pistols.Riche d'influences musicales diamétralement opposées comme la musique berbère, la musique gnawi, hassani, hindou et autres... et mis au diapason du rock et de la musique pop, LEMCHAHEB est reconnu pour avoir participé au renouveau de la musique marocaine des années 1970 jusqu en 1990, date à laquelle le groupe disparaît de la scène. pour reparaître vers la fin des années 90. Malgré le dessé de deux de ses fondateur, Simohamed Batma et Lamrani Moulay Cherif, le groupe continus a ce produire au Maroc et en Europe. "; I edited my profile at Freeweblayouts.net , check out these Myspace Layouts!
Des débuts sous influence ghiwanienne
Lemchaheb. Une langue incendiaire, des mots-missiles, une musique lancinante exaltée par la mandoline de Chérif Lamrani. C’est ce dernier qui fonde le groupe, en 1970 (déjà !), mais en l’engageant dans une voie autre que celle qui sera la sienne ultérieurement. De fait, familier des rythmes occidentaux, Chérif se plaît à les transposer dans la langue arabo-marocaine. L’idée, sans être originale, ne manque pas d’intérêt. Sauf que la mayonnaise ne prend pas, ce coup-ci. Son auteur en est ulcéré. Un ami, Mohamed Bakhti, qui va tenir les rênes du groupe par la suite, lui suggère de changer son fusil d’épaule. Nass Al Ghiwane vient de faire une entrée fracassante dans le monde du spectacle, pourquoi ne pas suivre leurs brisées? Chérif ne cache pas son scepticisme. Il n’éprouve aucune attirance pour cette nouvelle musique et il ne parierait pas un bouton de chemise sur sa longévité. Mais il faut savoir raison garder. Le futur instrumentiste vedette de Lemchaheb, la mort dans l’âme, finit par entendre raison.
Pour former son groupe, Chérif saute sur une aubaine. Le groupe marrakchi Tyour Al Ghorba, éconduit par les studios d’enregistrement, rend l’âme. Trois de ses membres, les deux frères Al Bahiri et Birouk Saïda, sont alors approchés puis enrôlés sous la bannière de Lemchaheb. L’aventure démarre timidement. Un disque est enregistré : Chouflik MenGir Lkass. Le groupe est sollicité pour une tournée en Europe, et distribué par la grande maison de disque BARCLAY. Mais Lemchaheb n’a pas encore trouvé ses propres marques. Une recrue de choix, Mohamed Batma, va les aider à forger un style particulier.
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