Je n'existe pas . Je suis l'héroïne d'un rêve enfantin, enfant qui a un peu trop d'imagination. Il m'invente une vie qui me plaît, qui ne me plaît pas, qui m'a toujours plu et jamais à la fois. Les années passent,mais il ne dort que depuis quelques minutes. Douce nuit, lente nuit. Y aura-t-il une belle fin? Il n'y en aura peut-etre pas. Je mourrai donc comme ça. Un jour, plus rien, que du noir, plus de gens, plus de folie, plus de sourire. Le lendemain, on le forcera à faire des maths, au lieu de continuer mon destin. Puis-je appeler cette vie un destin? Je sais qu'il contrôle tout, et qu'il n'y a pas de hasard, mais qu'il me laisse, moi aussi, imaginer un monde que je contrôle. La nuit suivante, je renaîtrai. Qui sait? Peut-être dans le corps d'un garçon. C'est lui qui décide. Inconsciemment. C'est si bien fait. Je le félicite. C'est comme si on vivait sans vraiment vivre. Des playmobils sur une planète, certains d'être réels, mais en réalité, ici, tout est imaginaire.
Et imaginé...
"Vous ressemblez à une jeune fille, à ma jeune fille aux cheveux jaunes. Votre voix a changé, elle est émue, claire, elle se passionne, elle sait puis ne sait plus. Comme j'aime ce doute, cette hésitation, cette pudeur des êtres amoureux. Je suis sûr d'avoir pénétré au plus sensible, au plus pur de vous, à votre secret d'existence. Je suis au coeur de votre vie et c'est ce coeur qui me fait vivre. Prenez-en le plus grand soin; s'il meurt... il me tue!"