About Me
Tocur Ambassa est une association de sister crée en 2001 à Paris qui soutient l'orphelinat de Mama Wolette à Shashamanee, Ethiopie.Petite biographie de Mama Wellete – a.k.a. Carmen ClarkeCarmen Clarke est née en 1934 à St. Mary en Jamaïque. Fille unique de sa mère, elle a grandi à Jones Town, un quartier de Kingston quand cette dernière s’y installa laissant le père à St. Mary. Elle a quitté l’école avant de la finir et a travaillé pour subvenir à ses besoins. Âgée d’une vingtaine d’années, elle s’est installée à Trench Town et plus tard à Almond Town. Son entrée dans la foi rastafari s’est faite à travers trois visions reçues à des moments différents qui lui révélèrent l’identité d’Hailé Sellassié et dont elle se souvient clairement. Elle est devenue membre de l’Ethiopian World Federation (EWF) après avoir visité les locaux et participé aux réunions.Carmen Clarke était engagée depuis plusieurs années dans du volontariat social et militant et, lettrée, elle était parfois chargée d’écrire des courriers au nom de l’EWF. Ainsi en 1954 elle envoya des informations sur le local 31 auprès du journal édité à Londres par la militante Sylvia Pankhurst, New Times and Ethiopia News. Deux mois plus tard une autre lettre parvenait au secrétariat londonien qui commençait avec un salut à l’empereur : « longue vie à notre héros l’empereur Haile Sellassié qui est venu pour briser toutes les chaînes. Bien que la route soit dure et escarpée, je vais dans le désert chercher ma brebis ». En reprenant les termes d’un chant familier, « Le Lion de Juda brisera toutes les chaînes », elle remerciait chaleureusement le journal qui les avait tenus informés des visites officielles de l’empereur aux États-Unis, au Canada et à Mexico. Le local 31 était engagé dès le début des années 1960 dans les campagnes pour le retour en Afrique. Suite à l’appel de fonds lancé en commun avec le local 43 de Waterhouse, Carmen Clarke était prête au départ et elle était déterminée.Carmen Clarke représentait une « vieille génération » de Rastas, pieuse, militante, sans dreadlocks, comme la plupart de ceux avec qui elle fit le voyage. En effet, un groupe de cinq adultes et un enfant se forma, issus des locaux 31 et 43 et partit le 5 septembre 1969. Ils durent tous investir financièrement pour pouvoir payer leur voyage, malgré le fonds collecté qui devait être insuffisant. Ils restèrent onze jours à New York où ils se firent baptiser dans l’Église orthodoxe éthiopienne. Passés par Athènes et Nairobi, ils arrivèrent à Addis-Abeba.Quelques jours plus tard ils prenaient la route de Shashemene. Les premières années étaient à la fois belles et difficiles. L’installation était d’abord sommaire, deux pièces en bois partagées avec le reste du groupe. Certains des « pionniers » déjà installés étaient réticents à partager les deux cent hectares offerts par Hailé Sellassié aux membres de l’EWF sur lesquels ils étaient déjà installés. Quelques uns ont donc décidé d’écrire une pétition à Haile Sellassié pour lui demander l’accès à la terre. Cette pétition à été remise à l’empereur une fois qu’il passait à Shashemene et Mama Wellete était là . Elle a finalement reçu, comme onze autres personnes, dix hectares de terres en juillet 1970 à Shashemene.Pendant quelques années, l’agriculture a porté ses fruits et elle s’est construite une petite maison. Avec le violent changement de régime en 1974, les rapatriés ont perdu leurs terres et beaucoup d’entre eux sont partis. En 1976, Mama Wellete était obligée de reprendre la route de la Jamaïque où en plus elle devait subir une lourde opération.Pendant vingt ans elle resta dans l’île, elle est devenue infirmière et elle avait de nombreuses responsabilités dans l’Eglise orthodoxe éthiopienne, ce qui l’a amené à voyager dans la Caraïbe. En 1995, alors âgée de 61 ans, elle décidait de revenir en Ethiopie, seule encore une fois. Elle n’a pas retrouvé sa maison, ni ses terres, le quartier avait bien changé. Elle a réussi à s’installer quand même et a décidé d’ouvrir un orphelinat. Les enfants qui sont à ses côtés grandissent, l’aiment et trouvent en elle la famille qu’ils n’ont pas eue. Mama Wellete est restée fidèle à elle-même, fidèle à sa foi, c’est en Ethiopie qu’elle a choisi de vivre.Jah Love