About Me
“There once was a morose Melonhead, who only whished he were dead†Melonhead, Tim Burton “la triste fin du petit enfant huitreâ€
Melonhead est un projet personnel commencé au début des années 2000 par Gérald Guibaud. Une guitare folk bien cheap, une voix discrète et quelques bribes de mélodies dessinent les premiers contours d’un apprentissage long et difficile de la composition en solo. Avec pour modèles de départ Vic Chestnutt, Robert Pollard, Daniel Johnston, Jason Molina, Mark Linkous, Kristin Hersh et Robin Proper Sheppard, l’objectif est d’exprimer ses sentiments, son vécu, à travers des textes simples, universels sur un fond sonore folk principalement basé sur trois accords majeurs.
Lorsqu’en 2001, son ami Gilles Deles aka Lunt termine son premier effort solo, ils créent ensemble le label Unique Records qui en cinq ans deviendra un des fers de lance de la scène indé underground française. Lunt passe alors à la MAO, et refourgue son 4 pistes à Melonhead qui peut enfin tenter de coucher sur bandes ses quelques ébauches de morceaux folk. Mais la route est longue avant de tutoyer ses modèles, et les cassettes s’empilent et peu de chansons émergent de ce travail. Le projet est alors mis en retrait, car le temps manque et la charge de travail que lui donne son label ne fait qu’augmenter.
Mais Melonhead reste encré en lui, véritable double qui l’habite totalement, depuis que ce personnage dépressif créé par Tim Burton a trouvé refuge sur sa peau, son épiderme, au plus près du corps et de l’esprit. Parfois, des sessions sombres de composition, principalement nocturnes, donnent enfin naissance à des complaintes écoutables, que leurs auteurs ne renient pas dans la foulée.
Lorsqu’au printemps 2004, Melonhead et Lunt se retrouvent chez ce dernier, une session d’enregistrement s’organise. Il n’y a pas beaucoup de morceaux, mais suffisament pour se faire plaisir à tenter quelques arrangements intimes et minimaux sur ces squelettes acoustiques. Il y a ce titre, My empty universe, aux arpèges bancals et tremblants sur lequel Lunt greffe sa guitare electrique cataclysmique en fin de morceau, avec leurs deux chants en chœurs sur le refrain pour cimenter le reste, sceller une amitié déjà vieille de près de dix ans. Est-ce un début ou une fin pour Melonhead ? qu’importe, tout est déjà dit. Il y a bien aussi quelques instrumentaux pour allèger l’atmosphère, This is where it begins et Gmini cricket’s song où Gémini le cricket s’invite à la fenêtre du studio pour poser ses paroles à lui sur ces notes de guitare acoustique qui n’en demandaient pas tant. Mais la légèreté n’a pas trop sa place chez Melonhead, le noir reprend vite le dessus. La jolie May du film de Lucky McKee apparaît alors pour prendre un morceau de Melonhead pour confectionner sa poupée, son ami(e), sur le titre Bloody May, car comme il le chante, mieux vaut être une partie de sa poupée qu’un être ésseulé. Car seuls au monde, ces deux spectres le sont réellement à cet instant là . Mais il faut bien en finir, et Melonhead se rêve d’une fin à la William Blake chez Jim Jarmusch. Une fin apaisée sur un océan, sur un rythme de surf music triste, end in the ocean, parceque c’est là où nous retournerons tous.
Depuis cette session, nous avons perdu la trace de Melonhead. Celui-ci s’est endormi, apaisé, et son corps s’est transformé. Il paraitrait qu’une belle artiste talentueuse et mystérieuse utilise désormais sa peau comme un parchemin, pour y conter ses émotions, son amour, et parfois ses angoisses et ses cauchemards. Le noir est parfois tenace, mais à deux, on y est quand même beaucoup mieux.