Strange Low Gust

C’est courant avril 2005 que Strange low gust prend de la hauteur dans le ciel rouennais parmi gargouilles et clochers. Ce quatuor (accort(e) !) enracine ses influences dans une fusion énergique teintée de hardcore, non sans loucher néanmoins vers quelques envolées métal. Ce mélange des genres est probablement la résultante de la diversité musicale propre à chacun des musiciens. Donc pas de cloisonnement de style pour Strange low gust, sinon une ouverture et un regard affûtés sur les décibels environnants. Les quatre individus qui composent le groupe sont relativement fréquentables.Hormis Pierrick, guitariste aux sautillements frénétiques, féru de mode et de prêt-à-porter… le seul à oser l’improbable accord de chaussettes fantaisie Simpson à un vieux Tee shirt de Maiden, discret à souhait. Côté guitare, pas de faute de goût, le gus maîtrise l’engin aussi bien en rythmique qu’en solo, et donne de la voix dans des chœurs qui font mouche. Ce qu’il commet dans d’autres formations moins abrasives, entre électro pop et noisy rock, connues sous le nom de Ypnotic et Nation alpha.Au chant sévit le non moins fréquentable, flamboyant et charismatique Luis (pas Mariano !), celui-là porte la casquette sans paillettes et… est bien vivant ! Pour preuve, son organe n’est jamais en berne, alternant parties posées aux phrasés rythmés et saccadés, résolument fusion… avec des chants puissants, sans concession, déchaînement de furie gutturale… le genre de truc à accélérer les infarctus. Ses influences vont de facto vers le métal (Pantera, Sépultura, Ratm et consort).A la section rythmique, c’est du brutal ! (Y aurait pas aut’chose ? On dirait dla betterave !). Le chevelu flegmatique Philippe, à la basse, mèche anglaise comme l’humour (mais pas la crème, il a déjà tous les talents !) sait nuancer les tempos les plus groovy avec les plus féroces rythmiques, ce qu’il démontre dans des groupes aussi différents que Banduloo hi fi (dub), et Mad losa (Jazz électro).A la batterie, le sudoripare Laurent à la capillarité clairsemée (toujours le bien velu !) distille des tempos bien trempés derrière ses fûts (tant pis), tantôt mid (surtout humide), tantôt speed (tout ça à la simple pédale, oui, oui, il en reste, mais c’est la faute à Unsane !). Un seul et même désir anime les quatre de Strange low gust, le partage de leurs émotions musicales, ce dont ils font preuve lors de prestations scéniques remarquées, souvent explosives, à en juger par les têtes hirsutes qui s’agitent aux premiers rangs.