Après 25 ans de bataille procédurale, la justice française a mis un terme définitif à l'enquête sur la mort de Jacques Mesrine, ex-ennemi public numéro un, tué par la police en 1979 à Paris.La Cour de cassation a en effet rejeté un pourvoi de la famille Mesrine contre une décision de non-lieu confirmée en appel en septembre 2005.
Le 1er décembre 2005, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris avait confirmé l'ordonnance de non-lieu rendue par le juge parisien Baudoin Thouvenot le 14 octobre 2004: le magistrat instructeur a estimé que les policiers avaient agi en état de légitime défense lorsqu'ils avaient tué Jacques Mesrine.
Cependant, l'avocate de la famille de Mesrine, Me Martine Malinbaum, a rappelé qu'elle avait saisi la Cour européenne des Droits de l'Homme pour contester l'enquête judiciaire, notamment la longueur de la procédure.Elle a en outre indiqué vendredi qu'elle n'excluait pas d'engager une procédure contre l'Etat pour dénoncer le dysfonctionnement du service public de la justice dans ce dossier. Jacques Mesrine, condamné à de nombreuses reprises pour vols, prises d'otages et braquages, s'était évadé de façon spectaculaire de la prison de la Santé en mai 1978.
Le 2 novembre 1979, il tombait sous les balles des hommes du commissaire Robert Broussard, alors qu'il se trouvait au volant de sa BMW, aux abords de la porte de Clignancourt, à Paris. Après sa mort, Me Malinbaum, avait porté plainte avec constitution de partie civile contre X pour "assassinat".
La famille de l'ex-ennemi public numéro un a toujours contesté l'hypothèse de la légitime défense, jugeant que Mesrine avait été tué volontairement par la police qui n'avait jamais eu l'intention de l'arrêter.
L'objectif recherché était de procéder à l'interpellation de Jacques Mesrine et aucune pièce du dossier n'a révélé un dessein homicide avant l'action, relevait de son côté l'arrêt de la chambre de l'instruction de la cour d'appel, définitivement validé par la Cour de cassation.
Interrogée, Me Malinbaum a indiqué ne pas être surprise de cette décision mais a regretté, au terme de cette procédure extrêmement longue qui a vu se succéder une dizaine de juges d'instruction, le comportement des autorités judiciaires dans cette affaire.
La justice ne s'est pas honorée dans ce dossier. A la suite d'une interpellation brutale, nous avons posé une question: "y a-t-il eu homicide volontaire ou pas", le service minimum que doit remplir la justice, c'est d'y répondre. Or, elle n'a fait qu'esquiver la question en laissant pourrir le dossier, a-t-elle estimé.
Les motivations de la chambre criminelle de la Cour de cassation pour justifier son refus du pourvoi déposé par les héritiers Mesrine n'étaient pas connues vendredi après-midi. Le pourvoi a été considéré irrecevable, conformément aux conclusions de l'avocat général qui s'appuyait sur une disposition du code de procédure pénale interdisant aux parties civiles de former, seules, un pourvoi en cassation contre un arrêt confirmatif de non-lieu.
Multirécidiviste, condamné à de nombreuses reprises pour vols, prises d'otages et braquages, Jacques Mesrine était devenu le criminel le plus recherché de France, l'Ennemi Public Numero Un, après son évasion spectaculaire de la prison de la Santé à Paris en mai 1978.
Un an et demi plus tard, il tombait sous les balles des hommes du commissaire Robert Broussard, alors qu'il se trouvait au volant de sa BMW Ã Paris.
Dix jours après sa mort, la fille et la mère du malfrat déposaient une plainte contre X pour assassinat, affirmant que Mesrine a été abattu sans sommation.
En février 1997, Christian Bonnet, ministre de l'Intérieur au moment des faits, avait fait sensation en révélant avoir reçu en 1978 de la part de Valéry Giscard d'Estaing, alors chef de l'Etat, la consigne: "il faut en finir" avec Mesrine.A VOIR:
"Secrets d'Actualité" (M6) 1/4
"Secrets d'Actualité" (M6) 2/4
"Secrets d'Actualité" (M6) 3/4
"Secrets d'Actualité" (M6) 4/4
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