About Me
Tiana Razafindramanitra « fille des parfums » est née Malgache à Antananarivo, d'une famille de musiciens, et a grandi pendant la dictature de Didier Ratsiraka…
Arrêtons-nous là … Vous êtes en train d'imaginer une petite fille baignant dans la culture traditionnelle, accompagnant son père sur les chemins, en pauvres habits de dimanche, pour jouer la valiha ou chanter lors des mariages et autres « retournements des morts ».Tout faux ! Au risque d'écorner l'imagerie exotique, Tiana n'a apprécié la musique traditionnelle de son pays qu'après son arrivée en Europe. Auparavant c'était plutôt James Brown, les Beatles, Bob Marley, voire Abba ou Véronique Sanson.
Et aussi la variété malgache –paillettes et chansons d'amour, comme partout- que son père, pianiste et chef d'orchestre, donnait en gala 3 ou 4 fois la semaine.
Sa soeur aînée en est la chanteuse. Reconnue, professionnelle. Quand elle s'expatrie vers la France, Tiana réussit à convaincre son père de l'auditionner ( « Tu chantes, toi ?!? » )… et se fait embaucher dans la minute. 15 ans, premiers pas sur scène.Mais tout ça n'est pas raisonnable, il faut se préparer un avenir, bien travailler à l'école, s'exiler à son tour en France pour échapper à la conscription (18 mois de service militaire, filles et garçons, encadrement nord-coréen), passer son bac, s'inscrire en fac, filière scientifique.
Tiana chante toujours, mais en anglais, Rhythm & Blues, Funk, Rock, les groupes bordelais se l'arrachent, elle qui semble pouvoir tout aborder avec la même facilité, et qui apporte à chaque style cette chaleur particulière.
Evidemment le choix se fait, de « ne plus faire que ça ». Elle a redécouvert sa musique, le Ba-Gasy des hauts plateaux, le Salegy…, a rencontré Erick Manana, chanteur et compositeur archi doué, star à Madagascar et chante aussi avec lui, et Régis Gizavo, et Jean Gabin, de Vaovy. Elle fait tout, du gospel, de la salsa, et les formes les plus traditionnelles du chant malgache.
Elle explore des univers toujours plus différents, toujours plus larges, travaille encore sa voix, apprend le jazz, enseigne le chant, ne se considère « que » comme une chanteuse, ne prononce jamais le mot « artiste » …
Seules ses interprétations disent pour qui tend l'oreille qu'elle détient une personnalité vocale unique, passionnante, une richesse et une subtilité qui transcendent tout ce qu'elle aborde.
Et puis arrive fanilo.
3 musiciens reconnus, compositeurs, arrangeurs qui passent outre sa modestie et lui proposent de construire une musique autour d'elle,
Ce se fera en langue malgache, bien sûr, sur ses propres textes, et on ne cherchera pas à suivre une piste balisée, D'ailleurs, laquelle choisir ?
Elle leur racontera les musiques malgaches mais eux en feront tout autre chose, composite, actuel, de ce métissage particulier qui est inscrit dans son grain de voix, son parcours de vie et la boulimie de ses choix artistiques.
Au même moment, un enfant est né.