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PASCAL COLOMB

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DERRIÈRE NOS AVATARS EN MILLIONS DE COULEURS ET À LA TAILLE IMPOSÉE PAR LES DÉBITS INFORMATIQUES, SE RÉPAND L'ILLUSION D'UNE EXISTENCE VIRTUELLE…
ET TOUT CE TEMPS PASSÉ DEVANT CET ÉCRAN, LE MIEN COMME LE VÔTRE, EST UN TEMPS PRÉCIEUX QUI S'ÉCHAPPE DE LA VIE RÉELLE.
JE FERAI DE MON MIEUX POUR LE CONSACRER À LA CONSTRUCTION D'UN ESPACE MOUVANT, EXPÉRIMENTAL, CRÉATIF ET INFORMATIF.
POUR VOUS.
POUR NOUS TOUS.
We're OK to get our lives shared and pixelized on this big thing, being part of the virtual revolution by spending precious lifetime behind these screens.
Mine and yours.
I'll do my best to keep this customized page original, informative and arty.
For you. For us. To everyone here.
mise à jour du 5 juillet 2009
merci de cette visite sur cette page très verticale qui peut demander à votre connexion un temps de téléchargement un peu plus long que d'habitude. Ceci est dû aux animations qui l'accompagnent et que je vous propose.
Welcome on this long uploading viby and french page!
Un sas de couleurs, de feuilles, de branches, juste le temps de cette courte chanson. C'est lent. Ca nous change.



Notre image mentale de l'océan est pure construction.
Son contre-champ ? … envolé, évacué.
Je suis parti à leur recherche.
(certains des immeubles qui bétonnent (rarement) la côte sont vides 10 mois sur douze…) • zoom écran sur Mac: alt/pomme/8! puis alt/pomme + ou - et vous cadrez à la souris.
Boulevard de la mer • Pas de Calais • France • 2009 ©PC.




AUTEUR-COMPOSITEUR
MUSICIEN
INGÉNIEUR DU SON
ARRANGEMENTS & RÉALISATION

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Expo virtuelle.
…à suivre…

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Obama en mission réchauffement à Moscou
Trois jours de visite officielle pour le président américain, guidée notamment par le dossier du nucléaire.
Par EMMANUEL GUILLEMAIN D'ECHON MOSCOU, correspondance • libération 5 juillet 2009

Relancer les relations tendues entre Moscou et Washington, est depuis son élection le leitmotiv du président américain, Barack Obama, qui effectue jusqu’à mercredi sa première visite officielle en Russie. En mars, Hillary Clinton avait même offert à son homologue des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, rencontré à Genève, un joli bouton rouge, surmonté de l’inscription «redémarrage» en russe. Mais les services du département d’Etat avaient oublié une syllabe, et au lieu de «redémarrage» on pouvait lire «surcharge». Une coquille symptomatique…

Après les années Bush, les contentieux ne manquent pas. Ils vont du désarmement nucléaire à l’Iran en passant par la guerre en Géorgie ou l’Afghanistan… Mais à Moscou comme à Washington, on veut à tout prix faire de ce sommet un succès. Le président russe, Dmitri Medvedev, espère sur son blog vidéo que Barack Obama «trouvera un réel intérêt à l’amélioration des relations». Le président américain a, lui, déclaré à la télévision russe vouloir«construire une relation d’égal à égal» - ce que réclament aussi ses interlocuteurs, à commencer par le Premier ministre, Vladimir Poutine, qu’Obama ne verra que demain au petit déjeuner, un rendez-vous qui sera leur première rencontre.

Start.

Les entretiens entre Obama et Medvedev pourraient être couronnés par la signature d’un mémorandum, voire d’un document cadre sur le désarmement nucléaire, mis au premier rang des objectifs du sommet. Le traité Start, premier traité de réduction de l’arsenal nucléaire signé en 1991 par les Etats-Unis et l’URSS, n’a pas été renouvelé et arrive à expiration début décembre. Il est donc urgent de préparer un nouveau texte, mais les désaccords sont nombreux. «Il ne vaut mieux pas se presser et ne pas poser le 5 décembre comme une date butoir. Faire un traité semblable, cela demande du temps et beaucoup d’efforts dans tous les domaines. Il faut reconstruire les équipes d’experts et de négociateurs qui se sont dispersées sous le gouvernement Bush», temporise Alexandre Konovalov, directeur de l’Institut des évaluations stratégiques.
Le point le plus sensible est ailleurs. Dmitri Medvedev l’a rappelé le 20 juin à Amsterdam, Moscou conditionne la signature d’un nouveau traité au retrait du projet de bouclier de défense antimissiles en Europe de l’Est, datant de l’administration Bush. Destiné selon Washington à empêcher une attaque nucléaire depuis l’Iran, il est vu par les Russes comme une menace contre leur propre potentiel. A son entrée en fonction, Obama a gelé le projet, et récemment les Etats-Unis ont proposé de créer un système conjoint avec les radars très perfectionnés dont Moscou dispose - sans succès. Selon l’expert, il est pourtant essentiel d’arriver à un accord pour «envoyer un message clair au reste du monde» montrant que la Russie et les Etats-Unis réduisent leur arsenal, sinon «il sera très difficile de persuader la Corée du Nord ou l’Iran de renoncer à leurs ambitions».

Présence. Le dossier iranien s’annonce d’ailleurs plus délicat. Selon Gueorgui Mirski, politologue à l’académie des Sciences, «avec Moussavi [Mir Hossein Moussavi, principal opposant au président Ahmadinejad, ndlr], il y aurait peut-être eu une chance d’avancer, mais c’est trop tard». Et «la Russie estime inutile d’exercer des pressions»sur Ahmadinejad, accueilli chaleureusement à Ekaterinbourg par Medvedev trois jours seulement après sa réélection contestée.
En revanche, la question de l’Afghanistan semble plus prometteuse. D’après Sergueï Prikhodko, conseiller diplomatique du Kremlin, un accord doit être signé permettant le transfert par le territoire russe des cargaisons militaires de l’Otan vers les zones de combats. Cet accord ferait sans doute baisser la tension sur la présence américaine en Asie centrale. Pour préparer le terrain, le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a été invité à Corfou à un mini sommet de l’Otan - une première depuis la guerre en Ossétie du Sud. Et la Géorgie, justement ? Le sujet n’est clairement pas à l’ordre du jour alors que la situation se tend sur le terrain.«L’important est de régler au moins ce qu’il est possible de régler», minimise Alexandre Konovalov. Tbilissi attendra.


Mitterrand ministre de Sarkozy

C'est ce qu'on pourrait appeler une nomination calembour. Mitterrand arrive au pouvoir sous Sarkozy: la force d'un patronyme ainsi arraisonné colore un remaniement pour le reste fondu dans la grisaille. Voilà une bonne farce servie à la gauche, qui sait bien que le neveu vif-argent n'est guère fidèle à l'oncle tutélaire, mais qui devra supporter néanmoins les inconvénients de cette niche familiale et homonymique.De quoi Mitterrand est-il le nom? D'une ouverture vers le glamour, à coup sûr, mais d'une certaine fermeture politique. L'homme est charmant, ductile, chaleureux et ouvert sur la culture d'aujourd'hui. Dandy télégénique et cocasse, il est aussi empreint d'une certaine gravité que la vie lui a enseignée, agile avec les mots et les images et surtout homme de spectacle, un peu comme le Président.Il a suivi un itinéraire scintillant, prenant la filière Carla Bruni bien plus que celle de l'UMP, produit de la culture bobo, frotté à la gauche quoique somme toute distant et froid à son égard. Une ouverture culturelle, donc, mais aussi une certaine fermeture politique. Ce Mitterrand fut peu mitterrandiste et bien plus chiraquien, sur le tard, avec un peu d'affectation. Il décore surtout un gouvernement d'où les traces de gauche s'effacent comme sur une vieille pellicule. Iago Besson a définitivement tourné sa veste et Tintin Kouchner pèse si peu. Pour le reste, on ne voit que des UMPistes et des lampistes. Une garde sarkozienne compacte et efficace. L'ouverture, somme toute, aura duré ce que durent les roses sur un champ de bataille, l'espace d'une manœuvre.

Par Laurent Joffrin • Libération. 23 juin 2009

Les gadgets électroniques menacent le climat.
Libération 15 mai 2009

Selon l'Agence internationale de l’Energie, la demande d’électricité va exploser. Et par conséquence les émissions de CO2. Pour satisfaire la demande des gadgets électroniques, il faudrait construire dans les vingt prochaines années l’équivalent de 200 réacteurs nucléaires supplémentaires.

Ce ne sont pas des écolos militants qui lancent l'alerte, mais la respectable Agence internationale de l'Energie. Sur le banc des accusés : les lecteurs de DVD, mp3, téléphones mobiles, modems et autres consoles de jeux. Elle avertit dans un rapport intitulé «Gadgets et Gigawatts» que leur consommation va doubler d'ici à 2022 et tripler d'ici à 2030. Sauf si leur efficacité énergétique est améliorée.Ces gadgets ne se multiplient pas seulement dans les pays riches. «En Afrique, une personne sur neuf dispose maintenant d'un téléphone portable», souligne le rapport. Avec le développement des pays émergents, la planète comptera dès 2010 deux milliards de téléviseurs, 3,5 milliards de téléphones portables et 1 milliard d'ordinateurs, pronostique l'Agence. Pour satisfaire la demande de ces appareils électroniques, il faudrait construire des centrales électriques d'un capacité totale de production de 280 gigawatts dans les 20 prochaines années. «C'est un chiffre énorme», souligne le directeur général de l'Agence, Nobuo Tanaka, remarquant qu'il représente l'équivalent de 200 réacteurs nucléaires supplémentaires.Si la consommation d'énergie des gros appareils électroménagers a eu tendance à reculer du fait des progrès technologiques, ce n'est pas le cas des appareils électroniques aux fonctionnalités sans cesse plus énergivores, note l'AIE. Ainsi, un téléviseur va souvent consommer plus d'électrons qu'un réfrigérateur et une console de jeux plus qu'un lave-linge. «C'est le domaine de la consommation d'électricité domestique qui croît le plus vite», a indiqué Paul Waide, analyste à l'AIE. Il souligne que «cela représente actuellement un peu plus de 500 millions de tonnes d'emissions de CO2 et une facture électrique de 80 milliards de dollars chaque année».A terme, le foisonnement des gadgets numériques pourrait «compromettre» les efforts des gouvernements pour assurer leur indépendance énergétique et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, prévient l'AIE. Mais «il y a une grande marge de progrès», remarque M. Waide, qui avance que la consommation de ces appareils pourrait être réduite de moitié en utilisant les technologies existantes les plus performantes. Un ordinateur portable standard consomme ainsi en moyenne trois fois moins d'énergie qu'un ordinateur fixe car les fabricants de portables ont un intérêt commercial à concevoir les modèles les plus économes possibles. «Cet exemple nous montre ce qui peut être accompli», remarque M. Tanaka. Mais «lorsqu'il n'existe pas d'incitation commerciale, les gouvernements doivent intervenir».L'AIE suggère notamment de fixer des normes minimales d'efficacité énergétique et de renforcer l'information des consommateurs sur la facture énergétique de ces appareils. La consommation électrique de ces gadgets (lecteurs de DVD, modems, consoles de jeux, etc.) a augmenté de 7 % par an entre 1990 et 2008 pour atteindre désormais 15 % de la demande électrique des ménages. Ils consommeront à cette date l'équivalent de la demande actuelle de l'ensemble des foyers américains et japonais (soit 1 700 TWh), affirme-t-elle.

"Sarkozy, je te vois"
Libération, 20 mai 2009 • par Laurent Joffrin

En Sarkozie, le manant n’a qu’à bien se tenir. Pour avoir usé sans manière du nom du souverain pour moquer benoîtement la maréchaussée, un précepteur provençal s’est retrouvé traduit devant la justice du Roy. L’ennui c’est que nous ne sommes pas sous l’Ancien Régime mais dans la France républicaine quelque trois siècles plus tard… L’affaire serait surtout risible et anachronique si plusieurs libertés qu’on pensait solidement établies depuis la chute de la monarchie n’avaient été à l’occasion franchement foulées aux pieds, comme le droit de s’exprimer ou encore celui d’aller et venir librement. On ne saurait reprocher à la police de ne point accepter sans réagir les quolibets ou les insultes. Si elle est dans son droit, si elle respecte les formes, il faut bien intimer une forme de respect aux contrevenants. Mais ici, le citoyen arrêté n’avait commis aucune de ces fautes. Tout indique que c’est l’emploi du patronyme du Président dans une interjection ironique mais banale qui lui a valu son procès. Nicolas Sarkozy, on s’en doute, n’a pas donné l’ordre qu’on se saisisse de l’insolent. Alors, comment expliquer cette extravagante mésaventure, sinon par le climat d’autorité sourcilleuse et mesquine qui règne au sein de l’appareil d’Etat ? Dans n’importe quelle démocratie, cette petite affaire aurait causé un scandale majeur. En République, on a le droit de plaisanter sur le souverain et de commenter les faits et gestes de la police. Si cette latitude élémentaire disparaît, nous changeons insidieusement de régime.

Le format mp3… on en parle?

Je souscris entièrement à l'article suivant, pour des raisons techniques, mais aussi de santé publique…
A lire aussi lorsqu'on se dit que réduire la complexité du signal musical restreint forcément à terme le champ des possibles…

Le MP3 mutile le son et l'audition
Par Gilles Tordjman • Le Monde / Aout 2008

Tous ceux qui n'ont pas renoncé aux plaisirs de la fête ont déjà fait l'expérience suivante au moins une fois : dans un appartement peuplé d'une cinquantaine de personnes consommant des boissons fortes, plusieurs jeunes gens, DJ d'un soir, rivalisent aux "platines". Ce n'est certes pas nouveau. Mais un ou deux détails signalent qu'on a radicalement changé d'époque. D'abord, les ordinateurs portables, laptops, et autres clés USB ont remplacé les platines vinyles qui avaient pourtant connu une nouvelle jeunesse il y a quelques années. Ensuite, le volume est beaucoup plus fort. Et surtout personne ne danse : un comble. Pourquoi et comment en est-on arrivé là ? La réponse pourrait tenir en deux lettres et un chiffre : MP3.

Ce nouveau standard audio qui s'est imposé de fulgurante manière en quelques années a déjà suscité une abondance de commentaires. Si l'on en croit les majors du disque, il serait responsable à lui seul de la mort du CD, de plans sociaux plus saignants qu'une série B hollywoodienne –et pourquoi pas du réchauffement climatique, de la pollution des océans ou des déséquilibres géostratégiques, tant qu'on y est ?

Car tous absolument tous les débats qu'a suscités cette nouvelle forme de partage de la musique ne se sont focalisés que sur les problèmes juridiques qu'elle soulève : droit d'auteur, propriété intellectuelle, piratage ou "téléchargement légal". Emblème d'une victoire de la raison économique, le MP3 était la technologie idéale pour oublier tous les autres problèmes esthétiques, techniques et sanitaires que cette nouveauté posait pourtant. Et qui continuent de se poser. Voici pourquoi et comment.

Évidemment, avant c'était moins pratique…

L'homme qui parle dans ce café du 9e arrondissement de Paris n'est pas un passéiste crispé sur le bon vieux temps. Amateur éclairé de chansons françaises, animateur de la belle petite revue Je chante, Raoul Bellaïche ne peut réfréner une certaine nostalgie : "Je me souviens bien de cette période où la hi-fi coûtait assez cher mais où le grand public était prêt à des sacrifices financiers pour un bon équipement. Et puis tout a basculé en cinq ou six ans. Très peu de gens ont noté que l'arrivée du MP3 marque la première fois qu'un retour en arrière est présenté comme un progrès. Tout le monde s'est habitué, y compris moi, parce que c'est très pratique."

Pratique : le mot est lâché. Evidemment, avant, c'était moins pratique : le culte de la hi-fi et du "beau son", partagé par un grand nombre d'auditeurs mélomanes ou pas, supposait l'acquisition d'un matériel souvent volumineux et les sacrifices financiers qui allaient avec. La diversité de l'offre comblait cette demande : dans toutes les gammes de prix, les fabricants proposaient des appareils dédiés, qu'on mariait les uns aux autres avec cette illusion naïve et belle de toucher à la meilleure reproduction sonore possible. L'audiophilie de papa, c'était ça : la sensation qu'en appariant tel tourne-disque à tel ampli et tel câble à telle paire d'enceintes, on devenait le metteur en scène d'un film domestique dont le titre avait été inventé par ECM, célèbre label de jazz européen : "Le plus beau son après le silence "…

Ce temps-là semble révolu. L'auditeur d'autrefois, pour qui l'écoute était une activité noble à laquelle il sacrifiait du temps, a laissé la place à une "écoute nomade" de la musique. En permettant de stocker dans un espace physique réduit une quantité énorme de musique, le MP3 a inventé une chose toute nouvelle : l'accumulation furtive. C'est-à-dire la capacité à posséder toujours plus de musique mais à en profiter toujours moins, puisque désormais le temps de l'écoute se superpose à d'autres occupations.

Le fantôme de la gratuité a parachevé le tableau d'une avancée technique que tout le monde ou presque s'accorde à trouver bonne. Ceux qui osent émettre la moindre critique à son égard sont promptement assurés de se voir flétrir de l'épithète "réactionnaire" sur l'air bien connu du "c'était mieux avant". Pourtant, il se pourrait que, dans le cas qui nous occupe, ce fût vraiment mieux avant. Et que ça pourrait être beaucoup mieux demain.

Perte de qualité drastique.

C'est quoi, au juste, le MP3 ? Juste un format d'encodage des données audio permettant de diviser par dix le poids d'un fichier informatique. Ainsi dématérialisée, la musique peut circuler plus vite d'ordinateur à — baladeur numérique. Mais au prix d'une mutilation indiscutable du signal d'origine et d'une perte de qualité drastique. C'est ce qu'explique Lionel — Risler, l'un des ingénieurs du son les plus respectés pour son travail d'orfèvre en matière de restauration d'anciens enregistrements : "Dans le cas du MP3, on choisit arbitrairement d'enlever du signal tout ce qui est prétendument superflu. Mais sur des critères très discutables. On réduit les informations pour gagner de la place de stockage. Au départ, le MP3 n'a été conçu que pour accélérer les flux des données sur Internet. Et puis on a ouvert la boîte de Pandore, puisque cette circulation s'est faite sans aucune règle."

Cette compression des données, qui a aussi ses partisans, s'ajoute à un autre traitement du son, pratiqué depuis bien longtemps dans les musiques populaires : la compression dynamique. Schématiquement, la compression dynamique consiste à relever les niveaux faibles et à abaisser les niveaux forts, bref à gommer les contrastes qui donnent tout son relief à la musique. L'intérêt ? Réduire le volume d'informations, en vue d'un stockage ou d'une diffusion sur une bande passante limitée radio ou Internet par exemple, tout en induisant une sensation de puissance sonore, partiellement artificielle.

"L'oreille n'est pas éduquée à recevoir des signaux compressés, explique David Argellies, un jeune acousticien qui par ailleurs apprécie le "gros son". Les radios de jeunes sont plus fatigantes à niveau équivalent, parce que l'oreille est habituée à percevoir de forts contrastes dynamiques. Et la compression a tendance à la flouer. C'est comme une illusion d'optique. A l'écoute d'une musique compressée, déjà perçue comme plus forte , on aura tendance à augmenter le volume pour retrouver du contraste."

En outre, le volume moyen d'un son dynamiquement compressé peut être réellement plus élevé. Car pour réduire l'écart des variations d'une musique, il faut choisir un volume de référence; et si c'est le volume maximal du morceau qui est choisi, les niveaux faibles sont considérablement augmentés pour atteindre la diminution d'amplitude souhaitée. "Prenez la publicité à la télévision, note David Argellies. On la perçoit comme plus forte , car elle est plus compressée donc plus agressive."

Lorsqu'on parle d'agression, on aborde un terrain évidemment sujet à toutes les polémiques, mais qui ne peut pas se réduire à un combat d'anciens contre modernes ou à une croisade contre la musique de jeunes. Car depuis quelque temps, nombreux sont les scientifiques, parfois jeunes, qui tirent la sonnette d'alarme sur les conséquences sanitaires déplorables que ces nouveaux modes d'écoute auront inévitablement sur les nouvelles générations.

Bernard Janssen, chirurgien ORL et chanteur lyrique de haut niveau – il a fait carrière sous le nom de Bernard Sinclair – est sans doute l'un des mieux placés pour analyser le phénomène : "Les gens qui écoutent de la musique dans le métro sont obligés de pousser le volume pour couvrir le bruit ambiant. C'est terrible, car ils peuvent s'envoyer jusqu'à 140 décibels dans les oreilles, alors que le seuil de douleur se situe à 120. Jusqu'à 70, ça va encore. Certains chanteurs lyriques peuvent développer 130 décibels sans souci pour leur oreille, parce qu'ils projettent le son et qu'il y a des défenses physiologiques. Mais il suffit d'une seule exposition à ce volume pour subir un traumatisme qui débouchera sur une surdité. C'est le traumatisme aigu. Il existe un traumatisme chronique, repérable chez les ouvriers de chantier mais aussi chez les gens qui écoutent trop fort leurs baladeurs. C'est beaucoup plus insidieux car plus on perd l'audition, plus on monte le volume."

C'est désormais un fait acquis : la compression dynamique, appliquée à l'écrasante majorité des musiques actuelles, ne fait qu'aggraver les nuisances déjà bien connues d'un volume sonore excessif. Et cela vaut aussi pour les musiques apparemment les plus "douces". C'est ainsi que deux chercheurs amateurs de rock, Yann Coppier et Thierry Garacino, se sont livrés à de savantes mesures sur l'évolution de la compression dynamique en trente ans. Le résultat est édifiant : le morceau Rock and Roll de Led Zeppelin, perçu au début des années 1970 comme l'une des choses les plus violentes jamais enregistrées, n'est que faiblement compressé en comparaison de… Quelqu'un m'a dit, premier tube de Carla Bruni.

C'est toute la perversité des traitements modernes du son : la ballade un peu douceâtre de la désormais première dame de France se révèle, dans la froide objectivité des mesures scientifiques, bien plus dommageable pour l'appareil auditif que l'hymne hard rock de Led Zeppelin. Avec la compression, "on transforme la chaîne des Alpes en volcans d'Auvergne", résume assez joliment Yves Cochet, concepteur historique de systèmes haute-fidélité de pointe.

Réapprendre à écouter.

Mais la disparition des contrastes n'est pas seulement une violence esthétique faite à la vérité musicale, c'est aussi un véritable risque sanitaire dont les scientifiques commencent à prendre la mesure. Des études récentes ont montré qu'un appareil auditif désaccoutumé aux contrastes dynamiques ne pouvait que perdre de son acuité, et ce même à bas volume. Le spectre d'une pandémie de surdité précoce est-il à redouter ?

"Je vois arriver des jeunes de 18 ou 20 ans qui développent déjà de belles surdités, résume avec fatalisme Bernard Janssen. Je suis très alarmiste et je le dis clairement : il faudra légiférer. Je ne suis pourtant pas très optimiste : dans une époque si soucieuse de liberté individuelle, chacun est évidemment libre de devenir sourd".

Réapprendre à écouter, sensibiliser à la qualité du son plutôt qu'à la quantité seront sans doute les seules solutions pour éviter une crise sanitaire majeure. A moins que, d'ici peu, ne s'inventent de nouvelles technologies plus respectueuses de la santé publique que la compression dynamique et le MP3.

Standard de restitution sonore qui demeure, de l'avis général des spécialistes, le pire de toute l'histoire de la musique enregistrée.



…alors, combien de titres dans les ipods?
Est-ce la qualité sonore de l'original?
Soyons exigeants là-dessus

J'écoute vos titres dans ce cadre.

Merci de vos lectures.

Record Label: Unknown Indie
Type of Label: Unsigned

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