Tout commence dans les 70's alors que James Brown enchaîne les gigs et Giscard la France, edo enfile ses pattes d'éph' et sa veste en velour à protège-coudes pour découvrir le monde en poussette.
Après tout va très vite. La maternelle puis le collège où il fait la connaissance de l'arrière petit cousin de Ringo Star qui l'initie à la samba sénégalaise. C'est le déclic. Il sera chanteur de folk music.
S'il est dit que la vie est un chemin fait de rencontres, et qu'un dentiste peut arracher une prémolaire sans forcément savoir changer un pneu, alors pourquoi faut-il se faire fienter dessus par un pigeon pour être un parigo ? Hagard, edo cherche à travers la ville les réponses sans se poser les questions, amorçant à la table javelisée des snack-kebabs une oeuvre foisonnante de textes par centaines. Parfois il les déclame à grands cris, les yeux révulsés de transe poétique, à la consternation turcophone des marchands de frites médusés, qui le dégagent à coups de pompes : "Toi plus venir ici jamais !". Mais il revient, et c'est la réconciliation autour d'un brochette-d'agneau-salade-tomates-oignons-ketchup-mayonnaise
-sur-le-pain-et-les-frites, partagé dans l'allégresse végétale et l'amour du Galatasaraï.
Un soir de septembre 97 qu'il méditait en fixant les néons du Paristambul et qu'Orgün tripatouillait sa radio pour ajuster Kanal Kemal, une voix nasillarde grésilla "The times, they are a-chaaaangin'". Ce fut de nouveau le déclic. Il parcourerait désormais le monde, en se limitant toutefois à la région parisienne.
Les concerts s'enchaînent, les foules se massent et scandent son nom, reprenant avec lui le refrain de son premier hit - "Hé ! Monsieur l'Homme-Tambourin" - sous les estocades guitaristiques de Ritchie Noirmoutier, son fidèle acolyte. Les salles sont combles. Le Batofar, Le Baiser Salé, Le Zèbre, les Cariatides, le Cats, le Point-Virgule, l'Orange Arena, le temple d'Ankhor et la Place Rouge, où il est arrêté pour trouble de l'ordre public en tenue d'oie.
Il enregistre un album fin 2005, chaud et crépitant comme un feu de bois, où David Bowie n'apparait pas (sorry Dave..). Un album à vieillir en fût de chêne, à l'épreuve des balles et du temps, fumé comme un jambon basque, sans la pelote et le béret. Un authentique talisman.
Boulimique, il paufine en parallèle le projet fou de rallier Pékin à dos de chien, mais il écrase son yorkshire au départ, et l'aventure est avortée.Qu'à cela ne tienne, edo défrise les boucles dub de son comparse Ben Labûche, envenimant le one-drop de son bagou rabelaisien. Lame de font dans le milieu jamaïcain à la recherche de nouvelles vibes, il est propulsé en tête des charts à Kingston, et détrône Beenie Man.spiderman
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