Il s’est alors agi de se barrer dare-dare, et il y avait ce trou. (...) Aussi
bien, sans doute, ça ne menait nulle part, mais des fois on n’a pas le choix,
et des fois on s’en fout, on n’attend rien.
Et puis ça semblait grouiller, là -dessous, ça paraissait aussi grand que
l’archéologie, beaucoup plus que les égouts, et bien plus « moderne » que
les catacombes. Il sortait des gaines de partout, des conduits suintants,
plein de faisceaux multicolores, explosés, bruissants d’étincelles... Des
courants brûlants porteurs d’échos très lointains, des souffles glacés, des
gifles. (...)
Par tous les sens, on était désorientés. (...)
Certains vents paraissaient faits d’air noir, compact. Ce n’était pas
forcément les plus puants. D’autres chargés de sons, de tumultes
ondulants: fréquences sifflantes, tambours, foules, nuages de parasites au
travers desquels transparaissaient les bandes passantes des émetteurs
radio du monde entier (...).
On s’était arrêtés. On matait tous azimuts, haletants et désarmés.
Puis on s’est un peu repris, on s’est observés une seconde et brusquement, d’un commun et tacite accord, on a tracé dans une direction. Bien nette. ....................................................Marc Démereau
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