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"Kitt naked", 2009, technique mixte. installation sonore et lumineuse présentée lors de l'exposition Jeune Création 2009, du 4 au 8 novembre 2009 au 104, Paris."(...) Avec l'installation "Kitt naked" l'artiste revisite la série télévisée K2000 (Knight Rider dans la version originale) à la mode dans les années 80 et reprise récement sur les petits écrans. L'artiste présente l'ordinateur de la voiture parlante, dans un décor particulièrement sobre. L'ordinateur, séparé de son héros musclé qui constitue en quelque sorte son bras armé, est réduit à l'impuissance. David Chaignon pousse à nous interroger sur le désenchantement de notre époque post-moderne: aujourd'hui, en dehors du recyclage de thèmes du passé, quels héros l'art peut-il célébrer?" Marie Frétigny, critique d'art pour "Portrait la galerie""The Final Countdown" 2009,pâte célluloïde, acrylique, verni.
Exposition "Elément=coffre" à Anglet(64), avec Art&Project, du 7 au 12 Septembre 2009.
« Je me suis aperçu qu’à part la roue de secours, les choses les plus couramment présentes
dans un coffre sont pour moi la mallette de dollars, la personne ligotée, le fusil à lunette ou le
missile à tête nucléaire.
Il m’a alors semblé évident de chercher à développer ce résultat. C’est pourquoi je propose
de réaliser un modelage en pâte celluloïde, reprenant ces éléments. Il s’agit de faire
apparaître une ambiguïté entre fiction et réalité, et de créer du spectaculaire avec juste
quelques représentations d’objets en pâte à modeler. Le rendu artificiel et joyeux de ce
matériau enfantin permettra d'installer une distance critique nécessaire pour contourner la
fascination pour la violence et la puissance des images fictionnelles provenant d'Hollywood,
tout en la préservant intacte. »"L’ordre héroïque" 2008.intervention in situ pour l'exposition collective "Final Fight" au Lieu-Commun, 14 Novembre-04 Décembre 2008,Toulouse.à propos de "L'ordre héroïque":
Je me suis approprié une des grosses colonnes du rez-de-chaussée du Lieu-Commun, l’ai recouverte d’ornementations, de bas reliefs, le tout en spirale, rappelant librement la colonne de Trajan se trouvant à Rome. J’ai ajouté également une base et un chapiteau. Ces éléments sont tous en pâte à modeler celluloïde peinte, dont les 17 médaillons en bas reliefs qui sont la raison d’être de ce « momument ».
Ils représentent chacun un héro de film d’action américain que j’ai sélectionné méticuleusement en partant de Rocky (1976), pour arriver jusqu’à Batman Dark knight (2008). Les autres films choisis sont : Pumping Iron (1977)Superman (1979)Rambo (1983), Rambo (1983), Terminator (1985), Top Gun (1986), L’arme Fatale (1987), Predator (1987), Piège de cristal (1988), Bloodsport (1988), Invasion LA (1989), Last action hero (1993), Matrix (1999), Fast and Furious (2001), Spiderman (2002), Casino royale (2006).
Je fais ensuite une conférence sur cette colonne, comme dans mes précédents travaux, pour proposer au public, ainsi qu’à moi-même, une nouvelle distance critique et analytique, autre que représentative, pour lire les sujets que j’aborde. Cette conférence jouie comme celles que j’ai faites sur Stallone d’une communication agressive, et de nombreux artifices de mise en scène (décorations tricolores, fanions, musique, vidéo-projection, travail de la lumière).
L’enjeu est d’interroger les mécanismes de façonnage et de résonance de la culture, et de me servir d’un large panels d’iconographies puissantes comme de clés pour comprendre ce que produisent aujourd’hui l’Art et l’Histoire.
Il est amusant, dans notre époque postmoderne où la culture se recycle sans cesse dans une grande essoreuse idéologique, d’établir des correspondances, amorales ou moralisatrices au choix, entre des formes aussi similaires au fond que le film d’action hollywoodien et la surcharge pompière des représentations académiques de la fin du XIXeme siècle. En effet nous retrouvons les mêmes armes du spectaculaire dans une peinture de Bouguereau ou Comèrre que dans le dernier Die Hard avec Bruce Willis. Le même raffinement dans les effets également. Toute cette mécanique est bien sûr au service d’idéologies contestables (le conservatisme bourgeois ou impérialiste d’un coté, et les traditionnelles valeurs américaines paternalistes et chrétiennes de l’autre). Il est important que l’Art contemporain comprenne qu’il est possible de se réapproprier les codes du spectaculaire de ces vocabulaires raffinés. Débarrassés de ses relents idéologiques par une analyse et une critique sérieuse et maîtrisée, les armes de la culture populaire pompière est un moyen d’atteindre une efficacité accrue dans la puissance de représentation, car elles sont universellement acquises et compréhensibles, d‘autant plus qu‘elles touchent émotionnellement le spectateur. C’est le moment, maintenant, alors qu’internet brasse et recycle avec force toutes les cultures, que l’Art contemporain ose se réapproprier le spectaculaire,le ravissement, la culture populaire et l‘histoire de l‘art pré-Duchamp, et pas seulement par des chemins détournés et des circonvolutions honteuses. Mais étant donné le peu de recul sur lui-même et d’indépendance politique que le grand monstre froid qu’est le monde de l’Art possède, est-ce bien raisonnable de lui laisser de si dangereux outils? Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Koons l’a bien compris et en joue allégrement, au mépris de toute règles (sauf celles du marché) et du mépris lui-même. Je pense en avoir encore pour des années à analyser tous les possibles qui me sont offert et à avancer sur ma voie à la fois facile et ardue, précautionneusement. Il est vrai qu’avec cette colonne, ma master piece si on considère la totalité de mon œuvre encore négligeable et méprisable, je reste un peu à l’écart du débat à cause de cette dérision qui a toujours été une des caractéristiques de mes travaux. Mais utile.
Les ornementations et bas-relief sont en pâte à modeler celluloïde de marque « Das ». Cette pâte ne permettant pas une grande précision dans le modelage, les éléments sculptés sont aussi grotesques et ratés que clinquants et beaux. Parlons de spectaculaire dérisoire. J’avais déjà obtenu cet effet de spectaculaire dérisoire, de sublime passable lors d’une expérimentation à l’école des Beaux Arts autour d’une fenêtre que j’avais ornementée et peinte en dorée. Comme maintenant les ornementations ne correspondaient à aucun style, ni aucune vérité historique, car je m’étais inspiré d’aucun document· Je laissais mes souvenirs resurgir, mon esprit divaguer et me proposer de faire se côtoyer des éléments vaguement antiques, gothiques, rococos, ou issus de souvenirs de films de sciences-fiction. Ce process met en évidence le fonctionnement d’un époque, comme je viens de le dire, qui recycle sans prendre le temps d’analyser les éléments de cultures qu’elle digère, qui ose sans oser la justesse, tout comme moi qui suis à des années-lumière de toute vérité ou justesse.. Avec cette colonne je m’inclus vraiment dans cette postmodernité qui s’invente en broyant le passé, qui créé des nouveaux « ordres » chaque jours pour servir des réalités-fictions en mouvement. Un Ordre Héroïque aujourd’hui.
Expérimentation à l'Ecole Supérieure des Beaux Arts de Toulouse.2008.exposition duelle avec le photographe Gaêl Bonnefon "L'entrainement" à l'espace GHP, août-Septembre 2008,Toulouse« Le monde est plein d'engrenages qui manquent. [...]
mais il me semble à moi, au moins pour ce qui en est de notre globe, que la seule chose qui le fasse tourner sans accroc, c'est le fait qu'ici et là , manquent des engrenages.»Yukio Mishima (Dojoji)Ce qui rassemble les recherches plastiques de Gaêl Bonnefon et David Chaignon, ce sont leurs captations dramaturgiques du monde, en suspens entre une réalité contrariée et des fictions excessives. Ces propositions, qu’elles soient photographiques ou en volume, ont la même mécanique, une mécanique hasardeuse qui entraîne leurs personnages vers la chute, l’attente, ou la gloire pour Stallone.
Mais l’entraînement c’est également la préparation physique et mentale que s’impose Rocky à chaque nouvel opus. Il se reconstruit continuellement pour ne pas faillir. A contrario dans les photographies de Gaël, les personnes et sujets semblent avoir comprit qu’il n’y a pas d’entraînement à l’existence, et qu’il suffit de se laisser porter par elle tout en étant vigilant et lucide.
Le jeu de contraste entre les deux propositions est saisissant, même si chacune d’elle comporte une part d’ambiguïté et de contradiction, mêlant désillusion et enchantement, spectaculaire et dérisoire. Les deux artistes oscillent ainsi avec vigueur dans une lecture acerbe de notre postmodernité, en gardant toujours la tête hors de l’eau, prompt à la critique ou à l’autocritique.
Par ailleurs « l’entraînement » est aussi le titre d’une édition en cours de réalisation qui a amener les deux artistes à travailler ensemble. Gaël Bonnefon y confronte son univers pictural à une nouvelle de David Chaignon, qui met en scène un jeune homme luttant contre les rouages de sa propre vie en s’enfermant dans une préparation physique extrême et masochiste."Pieta" 2008. Cellulose, acrylique, verni.Conférences à L'Ecole Supérieure des Beaux arts de Toulouse.
"Rocky I", "Rocky II, III, IV", "Rocky III, IV", "Rocky VI", série de 4 bas-reliefs, résine, acrylique, verni. 2007à propos de mon travail sur Sylvester Stallone:Il s’agit de célébrer un mythe moderne, Sylvester Stallone, en se réappropriant son iconographie par le modelage. Je sélectionne avec soin les images figées de films que j’isole et sculpte, le seul choix arbitraire de l’endroit sur lequel je pointe mon doigt doit faire sens et doit proposer une lecture complète de l’œuvre de Sly. Je propose ensuite une mise à distance de ce premier travail en faisant des conférences sur celui-ci.A cet instant se révèlent une distance critique, de la dérision, et maintes ambiguïtés qui n’ont pour unique but que d’interroger les mécanismes de façonnage de la culture. Dans l’interstice entre fascination et rejet idéologique, l’icône Stallone passe du statut de légende vivante célébrée, à celui d’outil pour comprendre la relation entre culture et histoire, entre culture populaire et culture institutionnelle, mais il se révèle également être l’outil qui nous permet de comprendre ce qu’est la postmodernité. En effet, il était intéressant de prendre un authentique héros reaganien, au cinéma pompier et puissant, pour mettre en évidence le désenchantement de notre époque, ainsi que le grand mélange de cultures et de repères iconographiques opéré par l’Internet haut débit. Le souci étant, d’être constamment conscient de la confusion idéologique qui était généré, et d’un aspect nostalgique non négligeable qu’il fallait analyser sans tomber pour autant dans la référence générationnelle.
Cet aspect nostalgique je l’incarne physiquement lors de mes conférences, devant le public, tant mes propres questionnements identitaires y sont perceptibles et spontanés.Mes conférences sont conçues comme des spectacles, avec une entrée du public sur la musique triomphale de Rocky, une communication agressive, des bannières étoilés et drapeaux tricolores suspendus, une mise en scène de mes modelages par un travail de lumière, etc. Il s’agit de créer un équilibre entre spectaculaire et dérisoire, qui se retrouve dans le rendu de mes modelages qui sont aussi clinquants et beaux que grotesques et râtés. Nous nous trouvons alors devant une mise en évidence de la frustration collective qui étreint l’art aujourd’hui, qui a laissé échapper les armes du ravissement et du spectaculaire à la fin du 19e siècle, récupérés alors par le cinéma et plus récemment par le jeux vidéo, et qui essaie ostensiblement de se les réapproprier en les détournant. Je m’inclue sans complexe dans cette critique acerbe de l’art contemporain et je souhaite d’ailleurs prendre part à sa recherche désespéré du pompier perdu, fraîchement lavé de son contenu idéologique par la postmodernité salvatrice, ou sinistre selon les points de vue.