Emma Adiei s’habille chaque matin en écoutant un best of de Marvin Gaye – The ultimate collection, sorti chez Motown en 2000. L’information a son importance. En principe, la pin up changera bientôt de disque fétiche. Ca y est(Oui je sais,vous étiez nombreux à l'attendre:), en ce moment c'est: -"Forget the heroes" - "Almo" - "The World of Nat King Cole" particulièrement les titres ("Smile"; "Love"; "Unforgettable" bien sur"I Love You For Sentimental Reasons"... - "Noir désir" - Ike & Tina (Merci Josh!) - Amy Whitehouse. - La BO du film PARIS de Klapisch, mais seulement la BO, faut pas pousser! Ritualiste mais avide de nouveautés. Elle vendrait son âme pour un mot de Sacha Guitry - sa véritable idole, loin devant Marvin Gaye, Patrick Besson, Tupac Shakur, Orson Welles ou Henry de Montherlant. D’ailleurs, si elle n’avait pas travaillé à la télévision, elle aurait bien aimé être muse. A quoi rêvait-elle, petite fille,à Abidjan ? Des fois surement à devenir princesse. En tout cas, ce qu’on y voit aujourd’hui, dans ses yeux, quand elle sourit, ça ressemble à ça. En tout cas jamais à se retrouver un jour d’avril 2005, face à la caméra, face aux télespectateurs, en direct, donc dans le vide, en train de co-animer une improbable émission sur la plus pittoresque des chaînes de télévision lancée en même temps que la TNT : Direct 8. Direct 8, aka la chaîne à Bolloré, fut en effet de celles, rares, qui surent ouvrir leur antenne à une minorité complètement invisible : les nouveaux, les petits jeunes, les innocents. Celles et ceux qui sortent de nulle part. Celles et ceux qui ont écrit des articles ici, animé quelques des émissions de radio là . Celles et ceux qui ont passé des castings, fait de la figuration... Résumons : arrivée d’Abidjan à 20 ans, avec en poche un bac, un BTS et un réseau de relations long comme un lacet. La nana est grande, élancée. Des défilés. Des photos. Pas mal… Pas mal pour une nana noire et sans connexion. Mais là -dessus,ça va : Emma ne se veut ni victime ni porte-drapeau. Et laisse parler les gens. Et cette émission ? « Jeu sans enjeu ». Comme elle le répétait alors en intro : « l’émission la plus subversive du PAF, celle qui, en plein libéralisme, propose des jeux où il n’y a rien à gagner ! » Il fallait au moins un patron de multinationale comme Vincent Bolloré pour trouver une telle idée. Très vite, du peps’, du charme tonique d’Emma, de sa vivacité, de ses réparties et de ses fameuses interviews, chez Direct 8, on décide de tirer meilleur profit. La voilà propulsée sur la case de la mort. Celle du vendredi soir tard, celle qui faisait rire les insomniaques abattus par les moutons d’Arte : « Boîte de N’Huit ». On décide qu’avec Emma, tout va changer. Le décor désormais : les studios de Direct 8 aménagés en club. Plus minimal. Plus chaud paradoxalement. Là , Emma reçoit artistes, clubbers, patrons de boîtes, journalistes, djs, programmateurs… Fashionneries, clips vidéo, interviews malignes, rubriques people assassines, tels sont les ingrédients. Et ça marche, dit-on. Emma aime bien « Boite de N’Huit », mais aime vraiment beaucoup la seconde émission qu’elle anime, le samedi à 15 heures, consacrée aux films courts (animation, pellicule, vidéo, 3D, clips…). « Court mais bon » aura été son projet d’un bout à l’autre. Du concept jusqu’à la bande-annonce. Grâce aussi à la liberté éditoriale de Direct 8, qui a su aller au-delà du cliché de la jeune et jolie animatrice qui sourit quand on lui dit - et ne pas confiner Emma Adiei aux émissions « urbaines » pour « djeun’s