1993 - S'il existe un lien entre les musiciens du rock (blues, folk..), ce sont nos débuts. Modestes, brouillons, difficiles, passionnés. Généralement dans le sous-sol ou mieux, dans le garage du père du drummer. Moi c'était en 1993. Dans la chambre du drummer! Attention, que de la musique. Nous massacrions avec tant de plaisir, et sans nous en rendre compte, les chansons de CCR, Plume, Pink Floyd, Nirvana et autres Metallica. C'était fait, nous étions de grands musiciens professionnels.¨
1996 - L'heure est grave. Des tensions intérieures rongent le Fox River Band. Séparation. Commotion au sein de notre cercle d'amis. Départ pour Montréal. Je deviens roadie pour Éric Lapointe, tournée invitez les vautours. Pas si rock and roll que ça avec le recul et dans l'innocence d'un ti-cul je me répète : « tant qu'à rouler des fils aussi bien que ce soit les miens ».
Retour à la musique, cette fois-ci à l'écriture.
2003 - J'ai peut-être choisi le chemin le plus long. Ouais, comment savoir, il n'existe pas de carte de ce pays. Un appel de Robert Léger me redonne espoir. Je suis invité à l'École Nationale de la Chanson. Allons-y! Là -bas, on n'apprend pas à écrire des chansons. Il faut déjà savoir le faire avant d'y aller. Vont-ils dans leurs camps de hockey sans savoir patiner? Non. On nous ouvre un beau grand coffre d'outils où de grands artisans se sont servis pour façonner leur art. Libre à nous de s'en servir. J'ai adoré.
Printemps 2004 - Il me faut gagner ma vie et pas question de redevenir pompiste. Je contacte mon centre local d'emploi pour le projet Jeunes Volontaires. Mon projet?
La chanson, un métier. Je dois les convaincre que j'ai besoin d'une année pour peaufiner mes chansons dans le but de les présenter en spectacle. Ça fonctionne. 205$ par semaine pendant un an pour se consacrer à sa musique, le gros lot.
Printemps 2005 - Bon, je suis supposé présenter mes chansons en spectacle. J'ai plutôt l'idée de faire un disque. Y paraît qu'il y a maintenant un studio d'enregistrement à la salle de spectacle de l'Anse-à -Beaufils. Je connais les gars qui y sont en charge. Des débuts similaires au mien. « Salut les gars, on fait un disque ensemble? » Studio, musiciens, graphisme, promo..30 000$!!! Tabar** !$4!!! « Ok, ok, Jo, tu vas trouver.. » Je fonde ma maison de production. Je suis élu, à l'unanimité, PDG de l'entreprise. (Bien qu'étant le seul actionnaire de l'entreprise, donc le seul à voter, le souvenir de cette élection sera toujours pour moi sujet d'une grande fierté). Je déniche la colossale somme et je fonce. Le centre local d'emploi me fournit un salaire pendant un an pour me consacrer à cette folie (selon l'agent du CLD le moins convaincu). Il a peut-être raison me dis-je parfois dans les longues nuits blanches..
Printemps 2006 - Le disque est là , il est bon. Le « buzz » aussi est bon. Je vends mon auto pour me payer plus de promo..
Printemps 2007 - (Scénarios possibles).
Merveilleusement accueilli autant par la critique que le public, l'album Faux Prophète se vend comme de petites bières frettes. Il enregistre dans la foulée l'album en public; « Me voici, me voilà ! », et songe à enregistrer un album hommage à Elvis et ce, en français. Le monde retient son souffle..
Ou
L'album Faux Prophète est un flop total, un bide monumental, un cuisant échec. Ruiné, Jonathan redevient pompiste. NOOOOON!!!! Sa copine retient son souffle..
N.B.: Cette page a été conçue par 4n R.Stuyck (www.myspace.com/4ine)
Photos: Marc Demont. 40 degrés.net