gail profile picture

gail

About Me

. . . [ Lundi 5 février 2007. 09h20. Café Dupont. ] Vous n'avez pas cours. Vous vous êtes levée exprès un lundi matin... votre premier lundi matin en sept semaines, et vous n'avez pas cours. Bien sûr, vous n'étiez pas au courant. Vous ne saviez pas que l'école avait décidé de récupérer ce lundi le jour de congé qu'elle a perdu ce week-end à cause de ses Portes Ouvertes. Vous avez donc toute la journée devant vous. Vous allez prendre un chocolat chaud au café Dupont, devant lequel vous passez depuis un an et demi sans vous y être jamais arrêtée, et craquez finalement pour le petit déjeuner jus d'orange-chocolat chaud-croissant à 5,60€. Vous vous êtes assise de manière a observer le jeune homme dans la terrasse couverte qui discute avec une jeune fille aux cheveux courts que vous trouvez trop maigre. Lui, en revanche, vous le trouvez beau. Vous vous concentrez quelques instants sur son visage et remarquez qu'il n'a rien de remarquable et que vous ne sauriez dire pourquoi vous le trouvez beau. Il est beau, c'est tout. Vous levez les yeux et remarquez que comme lui et elle, vous ne vous trouvez pas exactement à l'intérieur du café. Vous voyez le ciel en ce jour incolore et les immeubles parisiens au-dessus de votre tête. En réalité, il n'y a qu'un immeuble et son reflet dans les vitres du café. Vous vous en amusez, puis vous regardez autour de vous. La couleur foncée du vieux bois se marie au rouge des murs, au jaune des fauteuils, et plus près de vous, de la serviette en papier sous votre croissant, de la soucoupe de votre chocolat, et de votre jus d'orange. Vous avez 18 ans, et votre vie se découpe en semaines. Vous vivez en observant ce qui vous arrive, du mardi au mardi généralement. Vous recherchez un appartement, et vous avez une grande envie de vous ouvrir au monde, même si ce n'est pas facile tous les jours. _ . . . [ Jeudi 12 avril ] Maintenant la maison se vide. Vous la surprenez à vouloir vous jouer des tours, vous la surprenez à vouloir changer dans votre dos. Vous la prenez en flagrant délit, le délit de se faire le témoin de cette partie de votre vie qui se termine. Une enveloppe vous attend là-haut. Vous oscillez. Vous êtes rentrée tôt de chez votre amie, parce que vous avez été soudainement prise de larmes vous ne savez trop pourquoi. Dans le fond peut-être le savez-vous trop bien. Peut-être est-ce la faute du printemps. Pas du Printemps comme la saison, non, juste de Printemps comme la période que vous vivez en ce moment. La période la plus dure, celle qui voit l'éclosion de tout. Vous vous ravissez devant les arbres en fleurs. Vous avez l'impression de n'en avoir jamais vu auparavant, jamais dans votre vie toute entière. Et vous avez mal partout. _ . . . [ Lundi 11 juin ] Demain vous êtes quasiment en vacances. Peut-être prendrez-vous du temps pour déballer les cartons qui encombrent l'accès à votre fenêtre, peut-être ne le prendrez-vous pas et continuerez à dormir à n'importe quelle heure de la journée, puisque vous n'aurez simplement pas assez d'énergie pour faire autre chose. Peut-être remettrez-vous votre alimentation dans le droit chemin. Peut-être déciderez-vous de repousser vers le haut le quatrième fusible... Vous êtes contente de la conversation que vous avez eu hier soir avec la fille de Marseille, à qui vous parlez peu. c'était sincère, c'était simple, c'était bien. Vous êtes, vous semble-t-il en conflit sous-jacent avec quelques personnes, et cela vous ennuie, mais la révoltée qui sommeille en vous... sommeille. Mais au diable les varices, demain est un autre jour. _ . . . [ Lundi 15 octobre ] Vous voilà magnifiquement paralysée. Bravo. _ . . . [ Lundi 17 décembre ] Vous voilà bien loin du temps où vous étiez assise au café Dupont. Vous avez brisé les chaînes qui vous retenaient il y a peu. Vous avancez, glissez dans une eau somptueuse et tiède. Vous vous sentez. Vous souriez. Vous savez pluS. Et vous vivez. _ . . . [ Jeudi 28 février 2008 ] Parce qu'il est rare qu'on ne danse que sur un seul pied, vous avez, hier dans le métro, traité de "pauvre conne" une jeune femme overmaquillée et overlookée qui le méritait bien, après l'intolérance et le manque total d'éducation dont elle venait de faire preuve. Vous adorez entendre la voix masculine demander "Ba(,)Gatelle, que m'as-tu promis, où m'as-tu mené?". Parfois il pleut, mais ça va. Des couleurs vous guettent, vous avez envie de jouer au chamboule-tout des toutes vos forces. Des points d'interrogation alignés comme les touches d'un piano attendent que vous leur donniez un son, que vous voyiez jusqu'où ils résonnent, et ce que cela donne. Vous avez 19 ans et demi aujourd'hui, et venez juste de vous en rendre en compte. C'est pas comme si c'était méga-important, de compter les années. _ . . . [ Lundi 16/Mardi 17 juin ] "pffpfffff demain je dors dans l'herbe dans le parc de vitry. Sagan m'attendra bien quelques heures. parfois tu sais, j'ai envie de ressortir la bâche dont je m'étais servi pour protéger le sol de mon appart quand on l'a peint, et de l'étaler par terre, je crois que je vais le faire d'ailleurs, quand ce sera fini, et je prendrais le dernier carton gris que j'ai pas utilisé pour mon projet pro et je me laisserai aller, totalement, avec de la peinture, des crayons, des images, sans trop réfléchir... j'ai l'impression qu'il y a tant de choses en moi qui veulent sortir mais ne savent pas comment s'exprimer. j'ai envie de tout lâcher. enfin.tu te souviens quand on a peint mon appart? l'odeur de neuf, le tout blanc dans l'entrée, comme il était vide... j'ai du mal à me dire que c'est au milieu de cette même pièce que j'avais étendu la planche pour encoller le papier peint, je revois les pots avec la peinture, les rouleaux, les grandes surfaces accessibles des murs. J'ai du mal à l'imaginer vide à présent, parfois quand je change mes draps et que mon lit est débarrassé des coussins, cela me semble déjà bien vide sous mon étagère, et j'ose à peine imaginer le moment où je le verrai vide, quand je déménagerai, et que je lui aurai repris mes couleurs, mes meubles, mes images, mon âme. mais qu'est-ce que la vie l'habite depuis! comme il était pauvre avant, mais prometteur en même temps, comme si tout l'espace avait crié son potentiel, son désir de m'accueillir. Je ne me rappelle pas ma première nuit, mon premier réveil ici. pourtant je ne voulais pas que ce soit fait n'importe comment, ce ne fut pas le cas d'ailleurs.Avec Laurence quand elle revenue quelques jours à Paris un peu avant le projet pro, on a été dans une boutique de souvenirs. Tu vois les toutes petites machines en ferraille où tu tournes une manivelle qui fait tourner un cylindre imprimé en relief qui est frotté par des barres métalliques, et en fonction de l'emplacement des points sur le cylindre et de la tige métallique qui la touche ça fait de la musique? (j'ai mal à la tête, sommeil, plus d'aspirine et plus de thé) Eh ben j'ai envie d'être avec quelqu'un qui, sur les quais de la Seine, m'offrirait un de ces automates jouant la mélodie de Padam Padam.". _ . . . [ Lundi 15 juin 2009 ] Cela fait un an que vous n'avez rien écrit sur votre profil Myspace, et vous avez d'ailleurs songé certaines fois à tout effacer pour changer votre présentation, mais comme votre texte semble de temps en temps plaire à certains vous avez finalement renoncé, un compliment faisant toujours plaisir. Vous songez également à votre prochain et premier (enfin! depuis deux ans que vous en rêviez) voyage à Londres, ainsi qu'à votre hypothétique futur tatouage, qui se précise ou s'enrichit, à voir. Vous passez un peu trop de temps chez vous, à regarder le beau temps de l'intérieur alors que vous regrettez de ne pouvoir en profiter les jours où vous travaillez. Quand vous sortez pour profiter d'un peu d'air, c'est à minuit le dimanche soir, et contrairement à vos attentes, l'air n'est pas frais, et pour couronner le tout, il pue souvent, juste par endroits. Vous marchez quand même, et vos sandales qui se cassent pour la ènième fois ne vous empêchent pas de continuer: vous allez dans les rues de Paris pieds nus, ce qui ajoute quelque bizarrerie à votre dégaine déjà frappante grâce à votre jean troué plus que de raison pour une fille seule à une heure pareille. Qu'à cela ne tienne, il en faut plus pour vous ralentir et sans vraiment réfléchir, vous vous rendez jusqu'à la porte d'un immeuble sur laquelle vous posez votre main en pensant bien fort au bien de la personne qui se trouve peut-être quelque part derrière, vous ne savez où. Il paraît que nous, humains, sommes capables de/émettons énormément d'ondes - vous espérez que c'est le cas, en tout cas vous voulez y croire, sinon vous vous serez vraiment sali les pieds pour rien, car cette balade - dont la destination n'était, à l'origine, absolument pas la porte de cet immeuble - n'a finalement pas eu grand chose d'agréable. Vous vous demandez, en remarquant que vous n'avez rien écrit sur votre profil, ce qui a changé en un an. Assurément pas la fréquence de vos échanges physiques dénudés avec le sexe convoité, puisque dans moins d'un mois, vous égalerez votre dernière (et plus longue) période de chasteté. Heureusement pour vous, ces échanges ne constituent pas votre principale préoccupation, mais vous le reconnaissez aisément: cela vous manque un peu, de partager ce genre de choses avec quelqu'un, et à la réflexion - non en fait vous le saviez déjà - pas seulement ce genre-là. Pour cela, vous regrettez les évènements du mois dernier: ils ont tourné trop vite court, en vous laissant songeuse, eux aussi.

My Interests

I'd like to meet:

  I edited my profile with Thomas Myspace Editor V4.4 (www.strikefile.com/myspace)

My Blog

The item has been deleted


Posted by on