DETERMINATION/
Né en France Mahamadou a grandi jusqu’à l’âge de sept ans à Paris. Après quelques années sur Eragny, il s’installera en 1996 à St Denis pour finalement revenir sur Eragny en 2005.
Suite à un BTS électrotechnique, dix ans de chantier et malgré l’avis de son entourage sur le rap il zappe cet univers professionnel et se lance en parallèle de la musique dans les ateliers.
Les ateliers, des temps où les jeunes sont pris en charge et découvrent l’écriture, le Hip Hop, la musique assistée par ordinateur, le graph’ ou encore le Djing. Très vite leur succès est une évidence. Pour Madou faire partager aux jeunes son expérience s’impose comme une nécessité. En association avec son partenaire de toujours Mehdi Nedjadi membre de la Poudrière la décision est prise de structurer les ateliers et de créer l’association 2 Mes Gars Wat.
PASSION/
Pour Madou le rap est avant tout une passion. Ecouter un bon rap tels que ceux de NAS, Busta Rhymes, Lino (Arsenik) ou encore Mob Deep est l’une des choses qui le fait le plus kiffer.
« Quand j’écoute un bon morceau, bien fort avec une grosse basse je me sens bien, moi mon but c’est de faire kiffer les gens comme moi je peux kiffer »
Son nom de scène à lui sonne Madou-Blax. Madou préfixe et suffixe de son prénom et blax car l’homme est black et qu’anciennement dans le groupe Syntax le X fait figure de rappel.
ACCOMPLISSEMENT/
Aujourd’hui âgé de 28 ans, Madou-Blax est à l’âge de maturité et faire un album solo s’est imposé. Se retirer du milieu du rap sans un album alors qu’il y gravite depuis 1996 serait un échec. Sachant que des gens l’écoutent il ne peut s’éclipser, ce serait comme « un sprint sans passer la ligne d’arrivée ».
Cet album se présente pour lui plus comme un accomplissement artistique. Conscient qu’une transition se fait dans sa vie entre le milieu du rap et le milieu associatif, l’artiste devant l’impossibilité d’associer les deux milieux perçoit son album comme une révérence, la persévérance d’un travail mûr. Et s’il est une réussite il s’agira plus d’un accomplissement de rêve de gosse que d’un accomplissement professionnel.
ENTIER/
A l’heure actuelle les ateliers représentent pour lui des valeurs sures alors que le rap, lui, n’en est pas une. Les pieds sur terre, il sait à quel point le succès peut être éphémère, et que tout, peut se terminer du jour au lendemain.
« J’ai d’autres ambitions à cette heure, en dix ans tu sais tirer des leçons de ce que tu as vécu, le milieu est difficile et incertain ».
Et quoi que les gens pourront dire Madou ne pense pas business pour son album. S’il avait pensé business il aurait fait un album exclusivement slam. Le problème n’aurait pas été l’écriture sachant qu’elle est sa principale préoccupation. Manipuler les mots c’est avant tout faire preuve d’agilité mais surtout d’intelligence .
CHARISME/
Sa force c’est aussi son ouverture d’esprit sur la musique : « rapide comme lent, freestyle ou thème je ne suis pas borné, mon album sera super varié. »
La victoire de Madou dans ce milieu c’est aussi toutes les rencontres artistiques qu’il a pu faire au fil des années, les liens qui se sont tissés.
Artiste, il ne s’en sentirait pas un s’il n’était pas une plume.
« Brassens pour moi est un monument, quelqu’un qui ne crée pas, n’est pas un artiste. Art est synonyme de création. Aujourd’hui il y a beaucoup de merdes dans le rap français, je n’ai plus la passion de l’écoute, ceux qui retiennent mon attention sont rares, moi j’écoute ce que les gars disent alors que beaucoup écoutent le rap français comme le rap américain. C’est ça le problème aujourd’hui les gens écoutent un flow, un beat, une voix mais pas des paroles. »
Madou compose, lui, avant tout des morceaux dans le but de faire passer des messages importants. « J’ai une pensée » ou encore « L’enfant d’un autre » en sont le reflet. Les morceaux peuvent être écrits très vite comme très lentement, tout est question d’inspiration. D’origine Malienne l’artiste reste très attaché à sa culture et prévoit entre autre un morceau en malien sur l’album.
En bref, Madou est une personne qui n’a pas froid aux yeux. Le rap a été sa rue et lui a permis de ne pas faire des conneries. Etant une personne qui va toujours au bout des choses le rap lui a évité de perdre du temps et surtout de suivre le bon chemin.