mathieu.

Et je ne crois pas qu'il y ait aucune fatalité dans la condition humaine, c'est simplement une formidable capacité à gâcher sa vie qui nous a été offerte avec la parole et la pensée, l'intelligence de faire, de créer - des lampes ultraviolettes, des chaises électriques portables, des pollutions nouvelles, de nouvelles maladies, des naufrages et des essais atomiques, et je tenais à faire des listes, je suis plutôt doué pour ça, mais avec l'âge ça devient très difficile - il est clair que nous devons vivre avec le poids d'être mort avant, et quand je parlerais à l'avenir de mort passive, il faudra entendre le fait de se laisser mourir, comme une boule de papier mâché qu'une foule de passant aveugle remue, emporte (version Edith Piaf). Vous comprendrez pourquoi je n'ai pas d'hésitation à dire que vous serez peu, sinon aucun, à pouvoir prétendre me connaître, une fois qu'aura séché l'encre qui décime, ma brillante armée de vivants. Et que vous puissiez voir des paroles futiles quand j'éblouis à coup de revolver branché ou de cocktail Molotov sans sucre ajouté, ça ne m'inspire pas de haine, et tout ce que vous pourrez voir de terrible en moi, sera votre propre reflet à l'envers, contre la rétine. Je suis vieux mais sans élévation. Ce n'est pas une histoire que vous voudriez connaître. J'ai le coeur menotté aux beautés sales et nuisibles du Monde, et j'écris pour vous les Mots Inutiles.
And I do not think there is no inevitability in the human condition, simply a tremendous ability to ruin his life that has been provided with speech and thought, intelligence to do, create - the ultraviolet lamps, portable electric chairs, new pollution, new diseases, shipwrecks and atomic testing, and I wanted to make lists, I'm pretty good at it, but with age it becomes very difficult - it is clear that we must live with the weight to be dead before, and when I speak to the future of passive death will be understood to mean to be dying, like a ball of paper mache that a crowd of blind passer-by moves, take away (Edith Piaf version). You understand why I have no hesitation in saying that you will be little, if any, can claim to know me once what the ink dried decimating my brilliant army of living. And you can see trivial words when I show my trendy pistol shots, or sugar-free Molotov cocktails, it does not inspire me any hate, and all that you can see terrible in me, is your own reflection in reverse, against the retina. I am old but no elevation. This is not a story you want to know. My Heart is handcuffed to the dirty damaged beauties of the world and I am writing useless words for you.
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