Aujourd'hui, les cinéastes panthéistes mexicains Alfonso Cuaron pour Les fils de l'homme et Guillermo del Toro pour Le labyrinthe de Pan (coproduit par Cuaron). La photographie d'Emmanuel Lubetzki pour Les fils de l'homme et de Guillermo Navarro pour Le Labyrinthe de Pan reflète parfaitement les tourments écologiques, politiques et économiques du monde actuel.
Les deux films utilisent une forme divertissante (la science-fiction pour Cuaron, le conte de fée et le film historique pour Del Toro) pour débattre de sujets politiques de première importance : la manière dont les grandes puissances isolent l'Afrique et le Moyen-Orient et imposent une société de surveillance sous prétexte de lutte contre le terrorisme dans Les fils de l'homme, la montée de la nostalgie du fascisme dans la plupart des pays européens dans Le labyrinthe de Pan.
Cuaron et Del Toro sont panthéistes car le seul espoir semble provenir dans leurs films de l'union de l'homme et de la nature, avec l'arbre qui bourgeonne dans Le Labyrinthe de Pan et la possibilité qu'il y ait encore des enfants dans l'avenir dans Les fils de l'homme. Aucun cinéaste contemporain n'a la profondeur et le talent cinématographique des deux réalisateurs mexicains.
Aussi Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud pour l'humour, le rythme, la finesse du propos historique et politique, la qualité du trait, la tendresse et la voix de Mademoiselle Deneuve (je ne me suis jamais remis de la vision de son dos dans Belle de jour) dans Persépolis, et tout cinéaste qui s'attache à penser les relations entre Occident et Orient.
Rachid Taha, Serge Gainsbourg, Missy Elliott, Lady Sovereign, Ry Cooder, Ennio Morricone, Bernard Herrmann, Jean-Sébastien Bach, Frédéric Dutertre, Arvo Pärt.
Classiques : Sans soleil de Chris Marker, Le mépris de Jean-Luc Godard, Le chagrin et la pitié de Marcel Ophuls,
Baisers volés de François Truffaut, Voyage au bout de l'enfer de Michael Cimino.
Globalement, la plupart des films de Jean-Luc Godard d'A bout de souffle (1959) à Deux ou trois choses que je sais d'elle (1967) font basculer le cinéma dans la modernité en passant du rôle d'identification du spectateur à une histoire à un art autonome dans lequel le spectateur doit être acteur de son jugement.
En cela, Godard est l'héritier de Brecht et du concept de distanciation, par lequel le spectateur doit moins percevoir le personnage comme son double, que comme un voisin ou un cousin, c'est-à -dire une personne à la fois proche et éloignée de soi pour créer son propre jugement. Et, si l'on peut regretter l'aridité des films de Godard depuis 1967, la décennie 60 est riche en chefs-d'oeuvre et en films inoubliables, en particulier Pierrot le Fou et Le mépris.
Classiques : Jean Le Bleu de Jean Giono, A la recherche du temps perdu de Marcel Proust, Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline, Feuillets d'Hypnos de René Char, Le fils du pauvre de Mouloud Feraoun, Belle du seigneur d'Albert Cohen.
Aujourd'hui: La bête qui meurt et le complot contre l'Amérique de Philip Roth, L'immeuble Yacoubian d'Alaa El Aswany, Les croisades vues par les Arabes d'Amin Maalouf, les romans de Philippe Besson.