Amitié dont on ne compte plus les années, camaraderie de comptoir, et surtout un même goût pour la boucle dé-structurée, tout ne pouvait que rapprocher les trois projets les plus excitants sortis dernierement de l’électroniquement étonnante ville de Tours : Supercilious , Kantyze et Stupid Dog. Respectivement auteurs du magnifique « Next Time We Go Sublime », voyage intersidéral solitaire sur une planète sœur, de l’éponyme « Kantyze », sombre et furieuse drum’n’bass, et d'As I Lay Dying, petite perle d’electro ambient noise où Laurie Anderson côtoie My Bloody Valentine dans une noisy odyssée reveuse et cruelle.
Associés sous le sigle EBS, les compères surprennent et assènent un breakbeat diabolique. Véritable orfèvrerie sonore, la précision des cuts n’a d’égale que le tranchant des rythmiques acérées comme des rasoirs. La force évocatrice d’un Supercilious s’accorde à la perfection avec la puissance maîtrisée des basses de Kantyze. Sons virevoltants, bruit de verre pilé, chuchotement inquiétant, EBS livre un objet sonore singulier qui accroche dès la première écoute.
Epaulés par Alban Punition déja présent sur l'album de Supercilious,ainsi que par Yorgl, EBS nous rappelle qu’avant l’ère de sa reproduction mécanique, la musique était dangereuse, satanique, obsédante. Ni dancefloor et pourtant remuant, ni musique de salon et tout de même propice à la rêverie, EBS réinvente la musique électronique.
A écouter très fort, sans casque.
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