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John Cassavetes

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Homme de scène, acteur et réalisateur américain, né le 9 décembre 1929 à New York (États-Unis), décédé le 3 février 1989 à Los Angeles (Californie). Les prémices : ShadowsD'abord acteur et metteur en scène de théâtre, John Cassavetes démarre sa carrière de cinéaste en 1961 par un coup de maître : Shadows (film). Ce film procure au réalisateur une renommée internationale, surtout en Europe. Peut-être échos de la nouvelle vague en France où sortent peu de temps auparavant Les quatre cents coups et À bout de souffle, Shadows – mais aussi The Connection de Shirley Clarke – fait partie de cette époque où quelques œuvres à petit budget, tournées en décors naturels, avec des comédiens inconnus, apparaissent soudainement pour s’inscrire en marge d’un cinéma américain saturé de lourdes et très ambitieuses productions. Cette nouvelle vague à l’américaine – moins littéraire, plus sociale et plus réaliste – provoque un appel d’air et l’on glosera d’ailleurs sur l’émergence d’une « nouvelle école de New York » ou d’un « cinéma vérité ». L’histoire de Shadows est celle d’un petit groupe de jeunes noirs et métis en proie à la discrimination raciale. Le film est nerveux, les comédiens improvisent, tout comme le jazzman Charlie Mingus qui signe la bande originale. Ce premier film pose les bases des scénarios futurs de Cassavetes. Les personnages sont des anti-héros, hommes ou femmes issus de la classe moyenne américaine qui mènent une vie ordinaire – et, de fait, le racisme ordinaire dénoncé par le film ne dit pas son nom. Autre élément récurrent dans l'œuvre du cinéaste, il s’agit d’une chronique sans dénouement. On suit les personnages le temps d’un épisode de leur vie et on les quitte sans chute dramatique, sans retournement de situation, sans conclusion : Tony, l’un des trois héros du film, disparaît simplement dans les rues de New York, le menton enfoncé dans son blouson. Une fin qui tranche avec les épilogues traditionnels du cinéma américain. Cassavetes et Hollywood.Par la suite, engagé par les majors du cinéma américain (Paramount Pictures Inc., United Artists), John Cassavetes réalise trois longs métrages : Too late blues (traduit en français par La Ballade des sans-espoirs), A pair of boots et A Child is waiting (Un enfant attend). Ce dernier film qui réunit ni plus ni moins que Burt Lancaster et Judy Garland sera, par la suite, renié par Cassavetes. Cette expérience avec les majors fait l’objet d’une peinture plutôt acerbe et qui en dit long sur les rapports alors entretenus avec les majors, dans son œuvre Meurtre d’un Bookmaker chinois (1976). L’acteur Ben Gazzara, alter ego de John Cassavetes, y campe un directeur de cabaret de seconde zone qui, acculé à des problèmes d’argent, et pour permettre à son cabaret de survivre, accepte d’assassiner un bookmaker pour le compte de la mafia. Fermement résolu à ne plus faire appel à des capitaux qui pourraient nuire à sa liberté de création, John Cassavetes produira dorénavant lui-même tous ses films comme l’avait été Shadows. Ils seront tournés dans la maison familiale, ou celle de ses parents ou de proches. Les acteurs seront des amis, des membres de la famille voire des amateurs. Après quelques engagements comme comédien dans Rosemary's Baby et Les Douze Salopards, John Cassavetes réunit enfin assez d’argent pour réaliser Faces en 1968. Un cinéma toujours au bord de la rupture.Faces est le manifeste de la mise en scène de Cassavetes. La caméra accompagne un couple en panne, dans leurs aventures extraconjugales. L’intrigue s’égare un peu car l’auteur avait peiné au montage à contenir son film dans une durée de deux heures vingt – il avait accumulé une bonne quinzaine d’heures de film. Selon son épouse Gena Rowlands : « John a écrit le script, le film a été tourné chez nous dans la maison de ma mère, là où les gens nous laissaient entrer. C'était facile de tourner, moins aisé d'assurer la distribution ». Sélectionné à la Mostra de Venise en 1968, le film obtient le prix d'interprétation masculine. Dans les films de Cassavetes, à l'exception de Shadows, les dialogues sont scrupuleusement préparés et écrits. Lors des répétitions, le réalisateur poussent les acteurs à improviser sur le texte qui leur soumet puis il élabore, à partir du travail accompli, une nouvelle version des dialogues pour le tournage. Il n’y a donc pas d’improvisation au moment des prises contrairement à ce que peut laisser croire l’interprétation talentueuse notamment de Gena Rowlands, épouse de John Cassavetes, Seymour Cassel, de Peter Falk ou Ben Gazzara. La caméra – la plupart du temps portée – suit de près les acteurs. John Cassavetes prend le parti de supprimer les marques au sol qui détournent selon lui les comédiens de leur interprétation. Il abandonne ainsi les compositions photographiques qui avaient pu aussi séduire dans Shadows. Les acteurs sont libres de leurs mouvements ce qui donne une impression étrange de vertige passionnel car, en plus d’être cadrés au plus près, le jeu des acteurs est aussi très corporel. Ils s’embrassent, se prennent à bras le corps. Les contacts corporels sont courants. Les personnages s’enivrent et cherchent délibérément à faire voler leur pudeur en éclat pour exorciser leur détresse, restaurer la vérité de leurs rapports de telle sorte qu’on se retrouve toujours au bord de la rupture, de la déception ou de l’amertume. Les scènes fréquentes de liesse paraissent souvent incongrues et pathétiques au regard des tensions qui émergent alors. On reste interdit devant les soudaines bouffées festives du personnage incarné par John Cassavetes dans Love Streams. L’insouciance de Gena Rowlands qui organise un goûter pour les enfants prend une ampleur dramatique dans Une Femme sous influence, au moment même où son entourage s’interroge très sérieusement sur la dangerosité de ses névroses. La scène où les trois amis de Husbands cherchent à fêter leur amitié en recréant obstinément leur complicité dans un bar enfumé semble interminable tant l’ambiance n'en finit plus de décliner pour se relever sans cesse. Toutes ces tensions, la contradiction des personnages dans leurs élans vers ou à l’encontre de leurs interlocuteurs ainsi que l’oppression intériorisée de leur environnement familial ou social atteignent leur apogée dans Une femme sous influence (1975), Opening night (1978) et Love Streams (1983). Ces trois films sont les véritables chefs d’œuvre de Cassavetes. Les scénarios deviennent là beaucoup plus complexes tant le nœud des relations entre les personnages nous envoie dans des directions différentes. Aussi bien est-il difficile de faire un résumé unanime de l’intrigue qui les porte. Opening night est à la fois un hommage au théâtre, l’aveu des turpitudes des acteurs dans leur relation avec le public, la peur de la mort, l’hypocrisie du milieu du spectacle, l’impuissance de l’auteur à s’affranchir des fausses représentations des rapports sociaux... On peut voir ces trois films à plusieurs reprises sans jamais y trouver exactement la même histoire. On découvre parfois des résumés inédits et troublants dans certains articles à propos de l’une ou l’autre de ces œuvres, ou alors peut-être faut-il comprendre que l’intrigue incorpore aussi les propres tourments de leur rédacteur ? Le cinéma de Cassavetes déclencherait-il un électrochoc si puissant qu’il amène le spectateur à créer son propre film ? Indépendant certes mais non marginal, John Cassavetes a énormément influencé le cinéma. Pedro Almodóvar, notamment, s’inspire ouvertement d’Opening night dans Tout sur ma mère. Son ombre plane aussi sur Husbands and wives de Woody Allen. Elle plane indubitablement dans la plupart des œuvres de Maurice Pialat. On trouve encore de pénibles traces de Gloria dans le film Léon de Luc Besson. Enfin, Martin Scorsese qui a collaboré à Meurtre d’un bookmaker chinois lui rend hommage dans le documentaire qu’il a coréalisé avec Michael Henry Wilson Un voyage avec Martin Scorsese à travers le cinéma américain.

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