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VERNISSAGE GREGOIRE DALLE A L'HYBRIDE (18 rue gosselet 59000 Lille)
EXPOSITION DU 8 FEVRIER AU 1er MARS:
Grégoire Dalle se définit comme dessinateur plus que comme graphiste même si ses formes d'expressions mêlent inspirations visuelles de tous types (affiches, détails de photos, étiquettes de fruits, bordures d'enveloppes...) avec ses propres formes de dessin. Dessins poussés jusqu'à la toile ou laissés sur un morceau de ticket de caisse, le détail y est important et donne envie de regarder plus longtemps l'ensemble, de plonger dans les poils dessinés et re-dessinés pour réaliser ces personnages, mi bête, mi-super-héro" X. Carcelle. Exposition visible jusqu' au 1er mars
Grégoire Dalle. Né à Seclin (59) en 1976, se définit comme dessinateur plus que comme graphiste même si ses formes d'expressions mêlent inspirations visuelles de tout type (affiches, textures, détails de photos, étiquettes de fruits, bordures d'enveloppes...) avec ses propres formes de dessin. Dessins, dessins, dessins poussés jusqu'à la toile ou juste laissés sur un morceau de ticket de caisse, le détail y est important. Ce détail pointilliste donne l'envie de regarder plus longtemps l'ensemble, de plonger dans les poils dessinés et re-dessinés pour réaliser ces personnages mi-bête, mi-super-heros. Ces dessins, flyers, affiches sont déjà parus dans plusieurs revues françaises, belge, italiennes, japonaises parfois en double-page, parfois dans un projet artistique proche de son univers, graphique peut-être, dessiné sûrement.
Xavier Carcelle
"Les travaux de Grégoire Dalle mêlent illustrations, collages, peintures, photographies et textes sans considération
d’importance.
Ses créations sont nées de l’idée que le f,,tus, tout au long de son développement, re-crée l’environnement extérieur qu’il ne peut voir, grâce à la richesse de son imaginaire.
Ici, l’artiste rejoint son oeuvre puisque Grégoire se fait lui-même enfant et ressuscite une imagerie pré-natale, empruntant au monde des rêves, mais aussi à la réalité contemporaine, à ses références culturelles et à ses tabous.
L’artiste nous fait pénétrer au c,,ur d’un univers mixte, un monde à mi-chemin entre la réalité urbaine et la fable poétique. Il couche sur des enveloppes des paysages stylisés rappelant les banlieues modernes et les peuple de créatures étrangement surréalistes,
souvent androgynes et parfois monstrueuses. Jamais effrayants, mais drôles ou doucement mélancoliques, ces personnages évoquent les grandes divinités cosmogoniques des religions ancestrales et de la mythologie.
On retrouve parmi eux les figures sacrées du père et de la mère, les géants des Indous, les minotaures des grecs, les dragons chinois, les prophètes bibliques.
Ce panthéon multiculturel est accompagné de toutes les représentations pictographiques du monde de l’enfance telles que l’étoile, le nuage, l’,,il, la fleur, la flamme, la maison, le jouet, etc.
Ces signes sont au croisement du livre d’image et de la publicité commerciale. On les retrouve souvent dans les compositions que Grégoire élabore en sa qualité de graphiste, où l’on peut déjà percevoir son goût pour l’utilisation du motif décoratif et l’originalité dont il fait preuve pour reprendre et transformer des images déjà très populaires telles que Godzilla, Hulk ou encore Spiderman (sans parler de la Sainte Vierge).
Ces étranges compositions sinueuses et organiques font suivre à l’,,il un parcours tortueux, tel un flux continu et vital. Ici, l’architecture rencontre l’anatomique, le divin se mêle au profane et l’enfant est entouré par l’idée du sexe, sans s’embarrasser des tabous et des interdits d’un surmoi adulte. Ces chassés-croisés paradoxaux sont à l’origine de la force dionysiaque qui émane des ,,uvres de Grégoire, sans que pourtant jamais n’apparaisse réellement la violence.
Le support de l’enveloppe est un outil qui permet à l’artiste d’inscrire son ,,uvre dans le temps réel (contemporanéité), et d’en revendiquer l’authenticité puisque ce courrier, qu’il soit ouvert ou non, lui est toujours personnellement adressé.
C’est aussi pour Grégoire le moyen de s’affirmer dans le concept qu’ont édicté avant lui Duchamp ou Warhol : le support n’a pas à être « noble » pour que l’,,uvre soit grande car l’art est justement poésie, rapprochement de deux éléments dissemblables,décontextualisation arbitraire et surréaliste.
Ces enveloppes permettent également des jeux bien plus intéressants qu’une simple feuille, car, comme dans les dessins de l’artiste, on peut se perdre, chercher, rebondir d’une face à l’autre, soulever un rabat, s’amuser d’une transparence, s’étonner de ce qu’un timbre fiscal peut à ce point servir une composition graphique.
Quant aux écrits qui accompagnent ces productions, ils appartiennent à un répertoire littéraire plutôt baroque. La récurrence des mots « chair », « viande », « mort » et « nuit » et l’intensité qui les suit rappellent les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné.
Si la violence n’apparaît pas dans les illustrations, elle est bien présente dans las textes. Mais c’est une violence enfantine, proche de la fougue amoureuse ou du caprice. L’enfant se mêle bientôt avec l’adulte. Tout n’est plus qu’organique, perçu à travers l’énorme matrice du monde intra utérin.
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Diane Alexandre